| AUGURAL, ALE, AUX, adj. A.− Qui appartient à l'augure (cf. augure B) : 1. Démodocus agitoit encore d'étonnement son sceptre augural, que déjà ses coursiers rapides entroient dans Lacédémone.
Chateaubriand, Les Martyrs,t. 2, 1810, p. 188. 2. Ceux-ci, amenant souvent eux-mêmes un grand nombre de cliens et d'esclaves, se trouvaient quelquefois plus riches et plus distingués que leurs patrons. Ils n'en perdaient pas moins, comme vaincus, leurs dieux et leur droit augural. Or tout droit était dans la religion, et dépendait des augures.
Michelet, Hist. romaine,t. 1, 1831, p. 102. − P. anal. Qui tient de l'augure : 3. Eh! mon fils, s'écria le Père Kircher (...) comme te voilà méditatif et augural!
A. Arnoux, Le Rossignol napolitain,1937, p. 224. B.− Relatif aux augures (cf. augure A) : 4. Si Romulus eût été grec, il aurait consulté l'oracle de Delphes; samnite, il eût suivi l'animal sacré, le loup ou le pivert. Latin, tout voisin des Étrusques, initié à la science augurale, il demande aux dieux de lui révéler leur volonté par le vol des oiseaux. Les dieux lui désignent le Palatin.
Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 168. 5. − Il y a ainsi des jours où l'on se sent inexplicablement en « état de disgrâce ». Jadis je guettais dès l'orée de la journée des signes auguraux; au carrefour le plus proche du garage, si j'étais brusquement bloqué par le signal passant à mon approche du vert au rouge, la journée s'annonçait néfaste; à l'inverse, le signal rouge passant au vert au moment précis où j'allais devoir freiner, mais avant que j'aie porté la main au frein, présageait que je serai en accord avec le monde, que je danserai en mesure.
Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 203. − Marqué d'un signe fatidique : 6. Quarante ans, le bonhomme Anthelme a vécu là tranquille (...) Jusqu'à cet automne augural où, dans une rue de Vittel, il rencontra Ginette de Passamont...
Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1358. PRONONC. : [ogyʀal] ou [ɔ-]. Pour [o] fermé ou [ɔ] ouvert, cf. augure. ÉTYMOL. ET HIST. − 1548 Antiq. romaine (E. de La Planche, Trad. des cinq premiers livres des Annales de Tacite, L. 1, p. 37 ds Hug. : Un chef de guerre ayant dignité Augurale); 1555 (P. Belon, Hist. de la nature des oyseaux, 70, cité par Vaganay ds Rom. Forsch. t. 33, p. 15 : L'esternuer est un signe augural, réputé sacré et sainct).
Empr. du lat. auguralis « d'augure » (Varron, Rust., 3, 6, 6 ds TLL s.v., 1368, 1). STAT. − Fréq. abs. littér. : 36. |