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AUDITION, subst. fém.
A.− Action d'entendre.
1. PHYS. et PSYCHOL. Perception des sons par l'ouïe :
1. Quelque admirable que nous paraisse la structure de l'œil, il y a de bonnes raisons de penser que le sens de l'ouïe est un appareil d'une complication et d'une perfection organique encore plus grande, occupant le plus haut rang dans la série des organes des sens : (...)... l'appareil de l'audition atteint sa perfection chez l'homme, où il doit être en rapport avec la faculté de produire des voix articulées, de manière à déterminer la formation du langage, condition organique du développement de toutes nos facultés intellectuelles. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 147.
Audition passive ou audition proprement dite. Fait d'entendre les sons.
Audition active ou auscultation. Action d'écouter les sons.
Audition chromatique ou colorée ou synopsie. ,,Sensation visuelle colorée provoquée par l'audition de certains sons`` (Méd. Biol. t. 1 1970) :
2. L'A[udition] colorée est un phénomène qualifié de « perversion psycho-sensorielle » ou d'« association morbide », qui consiste à associer aux sensations auditives des sensations visuelles imaginaires. M. Brenet, Dict. pratique et hist. de la mus.,1926, p. 26.
Audition gustative. ,,Sensation gustative provoquée par l'audition de certains sons`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
Néol., MUS. Audition verticale (d'un accord). Sa perception globale (la ligne mélodique étant constituée uniquement par les notes supérieures des accords successifs). Audition horizontale (d'un accord). Perception distincte des notes qui le composent, parce que chacune d'elles s'inscrit dans un développement mélodique propre :
3. Si au piano, instrument de timbre homogène, on joue une suite d'accords (...) l'oreille perçoit plutôt, avec la ligne supérieure do, do, ré, mi, les accords frappés ABCD. C'est ce qu'on appelle l'audition verticale. Elle se rapporte à l'harmonie, qui est l'étude des accords ou des simultanéités. Mais faire chanter par trois voix : [tel passage] permet, avec un peu d'habitude, de les entendre fort bien, chantant chacune leur mélodie : c'est l'audition horizontale qui perçoit, bien entendu, les contrepoints. D'une façon générale, plus divers sont les timbres des parties, mieux l'oreille est disposée à l'audition horizontale; inversement, plus les timbres sont semblables, plus l'oreille éprouve de tendance à l'audition verticale. Arts et litt. dans la société contemp., 1935, p. 3410.
2. Cour. [En parlant d'une pers.] Action d'entendre, d'écouter quelqu'un, quelque chose (un discours, une lecture, un récit, une leçon, un cours, une exécution musicale, une émission radiophonique) :
4. Un seul résultat doit être espéré : la reproduction exacte de ce qui fut enregistré, et chaque amélioration dans la fabrication des disques et dans la réalisation des appareils, chaque étape dans la longue histoire du disque tend à ce but : que l'oreille ne perçoive aucune différence entre l'audition d'un disque et l'écoute directe des musiciens qui ont enregistré le disque. G. Samuel, Panorama de l'art musical contemp.,1962, p. 634.
Spéc., DR.
Audition de témoins. Action d'entendre les dépositions des témoins en justice :
5. Il s'agit [les commissions d'enquête] de commissions chargées de mener des investigations de fait au besoin en se déplaçant. Comme l'audition de témoins est souvent nécessaire à leur mission, une loi du 23 mars 1914 a édicté l'obligation pour les personnes requises à cet effet de témoigner devant ces commissions au même titre que devant les tribunaux et a puni le refus de témoignage, la subornation de témoins et le faux témoignage de peines diverses. G. Vedel, Manuel élémentaire de dr. constitutionnel,1949, p. 415.
Audition de compte. Action d'examiner un compte.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que ds Ac. 1932.
B.− Action de présenter et d'entendre une œuvre (surtout musicale) en vue de la faire connaître; un artiste en vue de le faire engager :
6. agathe (ôtant son châle et son chapeau que Zoé place sur différents meubles) − Elle avait ce matin une audition... un nouveau compositeur qu'elle protège et qui lui fait entendre son opéra. Scribe, La Camaraderie,1837, p. 237.
P. ext. et p. méton. Séance de musique consacrée à écouter une œuvre, des artistes :
7. Une année, elle [Zaza] se permit, au cours d'une audition de piano, une audace qui frisa le scandale. La salle des fêtes était pleine. Aux premiers rangs, les élèves vêtues de leurs plus belles robes, bouclées, frisées, avec des nœuds dans les cheveux, attendaient le moment d'exhiber leurs talents. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 93.
SYNT. Première audition; audition improvisée, musicale, privée, publique; audition de musique, de piano, d'un disque, d'œuvres modernes; audition des candidats.
PRONONC. : [odisjɔ ̃]. Durée mi-longue sur la 1resyll. ds Passy 1914.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1295 just. « action d'écouter (des parties) » (Coutumes Lille, éd. Roisin, Lille, 1842, p. 52 : Et aucune fois, accordoient les dites parties au baillier ledit intendit que en fin d'audistion cascune partie donroit copie de son yntendit avoec nons et sournons des tiesmoins produis par lesdites parties); 2. 1370 gén. « action d'entendre, d'écouter » (Oresme, Ethiques, 304 ds Dict. hist. Ac. fr. t. 4, p. 422 a : Nous disons aucuns resguars ou visions corporelles estre delettables, aussi sont aucunes auditions ou oïr aucunes choses); a) av. 1590 phys. « fonction de l'ouïe » (Ambroise Paré, Œuvres, IV, 10, ibid. : Pour bien comprendre comment se fait l'ouye, il faut considérer la fabrication de la susdicte anfractuosité dont se fait l'audition); b) 1837 spéc. « action d'entendre un artiste ou séance d'essai de cet artiste en vue d'un engagement » (Scribe, La Camaraderie, supra); 1835 « séance publique d'artistes » (Ac.), employé surtout dans le domaine musical. Empr. au lat. auditio : 1, domaine judiciaire (Tertullien, Apol., 9, p. 150 ds TLL s.v., 1292, 67) 2, emploi gén., (Quintillien, Inst., 2, 2, 11, ibid., 1292, 31); 2 a, phys. (Apulée, Plat., 1, 14, ibid., 1292, 22); 2 b, (Sénèque, Contr., 9, 3, 14, ibid., 1292, 52).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 142.
BBG. − Bouillet 1859. − Burn. 1970. − Chevallier 1970. − Cuisin 1969. − Darm. 1877, p. 178. − Dul. 1968. − Éd. 1913. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Goblot 1920. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 266. − Lafon 1969. − Lal. 1968. − Littré-Robin 1865. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Morier 1961. − Nysten 1824. − Piéron 1963. − Pomm. 1969. − Privat-Foc. 1870 (s.v. auditif). − Uv.-Chapman 1956.