| ATTRITION, subst. fém. I.− Usure par frottement. A.− MÉD. Écorchure superficielle résultant d'un frottement : 1. Le crâne, fracassé par un instrument contondant, montrait la cervelle à nu, et la substance cérébrale avait subi une attrition profonde.
Verne, Vingt mille lieues sous les mers,1870, p. 247. ♦ Chambre d'attrition musculaire. ,,Zone d'une blessure des parties molles particulièrement propre à s'infecter, du fait de l'écrasement des tissus et de la présence éventuelle soit d'esquilles osseuses provenant d'une fracture concomitante, soit de corps étrangers`` (Méd. Biol. t. 1 1970). B.− PHYS., vx. ,,Usure par frottement de deux corps durs`` (Mots rares 1965). C'est par l'attrition que l'on aiguise, que l'on polit les métaux (Ac.1835-1932). II.− Au fig. − THÉOL., CATH. Contrition imparfaite fondée sur la seule crainte des châtiments éternels : 2. Nous pouvons nous éclairer ici par l'exemple de l'église catholique, qui établit deux degrés dans le remords justifiant. L'un, qu'elle appelle la contrition, est le regret d'avoir péché, fondé sur la douleur d'avoir offensé Dieu; l'autre qu'elle appelle attrition, est le regret d'avoir péché, fondé sur la crainte des peines de l'enfer.
J. Simon, Le Devoir,1854, p. 378. PRONONC. ET ORTH. : [atʀisjɔ
̃]. Barbeau-Rodhe 1930 donne la possibilité d'une prononc. avec [tt] géminées : at/t/- (pour [tt], cf. Besch. 1845). Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. atrition. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1314 chir. (H. de Mondeville, La Chirurgie, éd. A. Bos, Paris, t. I, p. 278 : les plaies acompaignans grant attricion de grant membre avec effusion de mouelle); 2. 1541 théol. (Calvin, Instit., 485 ds Gdf. Compl. : Contrition et attrition).
Empr. au b. lat. attritio 1 « action de broyer » (St Augustin, Moral. Manich., 2, 16, 46 ds Blaise); 2 au fig. « action de réprimer, d'écraser (un vice) » (Id., Civ., 11, 22, ibid.); spéc. théol. « action de réprimer ses vices; regrets que leur souvenir inspire, et résolution de ne plus y céder » (xiiies., St Thomas, Sum. theol., supplem. q. 1, a, 2, ad. 2umds Théol. cath., t. 1). STAT. − Fréq. abs. littér. : 10. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Baulig 1956. − Bouillet 1859. − Bouyer 1963. − Chesn. 1857. − Foi t. 1 1968. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Littré-Robin 1865. − Marcel 1938. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Mots rares 1965. − Nysten 1824. − Plais.-Caill. 1958. − Théol. cath. t. 1, 2, 1909. |