| ATTIÉDISSEMENT, subst. masc. Action d'attiédir, de s'attiédir; résultat de cette action. A.− Rare. Attiédissement du climat : 1. Beaucoup de lacs de montagne, les « fjords » de Norvège sont dûs à des érosions glaciaires. Il est arrivé qu'un attiédissement du climat ait fait fondre des glaciers, qu'une période froide avait fait avancer fort loin des sommets.
Ch. Combaluzier, Introduction à la géol.,1961, p. 81. B.− Au fig. État de ce qui est moins chaud, moins ardent, moins vif : 2. J'avais pris la surexcitation de mon cœur pour un sentiment réel et profond; ma tendresse heurtée par un obstacle invincible avait grandi tout à coup, et à ce moment je la croyais éternelle. Je jurais à Suzanne de l'aimer toujours, je le voulais alors, je le pensais; mais je ne devais pas tarder à voir cette tempête d'amour se calmer bientôt pour faire place aux nonchalances de l'attiédissement, sinon de l'oubli.
Du Camp, Mémoires d'un suicidé,1853, p. 147. Rem. Littré écrit au sujet de ce mot : ,,Bouhours dit : L'auteur qui a tâché d'introduire insidiateur, fait ce qu'il peut pour établir attiédissement. Je ne sais pourquoi cet écrivain ne se sert jamais de tiédeur, qui est le mot propre.`` Littré poursuit. ,,Attiédissement s'est établi dans l'usage malgré les difficultés qu'il a rencontrées, avec d'autant plus de raison que la remarque de Bouhours n'est pas juste : la tiédeur est l'état de ce qui est tiède, et l'attiédissement l'état de ce qui le devient.`` PRONONC. : [atjedismɑ
̃]. Seul Passy 1914 transcrit [ε] ouvert à la 2esyllabe du mot. ÉTYMOL. ET HIST. − 1594 atiedissement fig. « action d'attiédir » (Satire Menippée, Har. de M. le Lieut., p. 53 ds Gdf. Compl. : C'est autant de division et d'atediement et atiedissement a noz ennemis); 1690 en partic. (Fur. : Attiedissement... Relâchement de ferveur dans la devotion, dans l'amitié, dans les passions. L'attiedissement en amour se tourne bientôt en indifférence); 1671 (Bouhours, Entretiens, cité par Trév. 1704 : [...] ce mot n'est pas tout-à-fait établi et il vaut mieux se servir de tiedeur ou de relâchement), surtout empl. au figuré.
Dér. du rad. du part. prés. de attiédir*; suff. -ment1*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 5. |