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ASTIGMATISME, subst. masc.
A.− MÉD. (ophtalmologie). ,,Défaut de courbure des milieux réfringents de l'œil, rendant impossible la convergence en un seul point des rayons homocentriques (partis d'un point)`` (Garnier-Del. 1958) :
1. Greco, loin d'être un exalté ou un fou, était un astigmate atteint de strabisme. S'il avait vécu de nos jours, il serait passé chez l'oculiste et, son infirmité corrigée, aurait ensuite peint ses tableaux normalement. La preuve : prenez chez un opticien les verres de lunette que prescrivent les oculistes pour corriger l'astigmatisme et regardez une toile du Greco, elle vous apparaîtra immédiatement normale, naturelle, totalement dépourvue de ces fautes de proportions déformantes. Allez voir au Louvre, la Crucifixion du Greco. Non seulement les bras du Christ sont anormalement allongés, mais les bras de la croix elle-même ne sont pas normaux. Prenez des verres correcteurs de l'astigmatisme, et le tableau vous apparaîtra parfaitement régulier. Barrès, Greco,1923, p. 179.
Astigmatisme régulier. ,,Provenant d'une malformation qui apparaît progressivement au cours du développement de l'œil.`` (Laitier 1969). Astigmatisme irrégulier. ,,Provenant le plus souvent d'un traumatisme et qui ne peut être corrigé que par des verres de contact`` (Laitier 1969).
B.− OPT. ,,Défaut d'un système optique qui ne transforme pas un fasiceau de rayons lumineux passant par un point en un faisceau de rayons passant par un point. Un tel système ne donne pas d'images acceptables`` (Laitier 1969).
2. Cependant, vers 1850, les photographes ne disposaient encore que de l'objectif simple et de l'objectif à portrait. Vers 1860, C. A. Steinheil réalisa ses aplanats, objectifs à large champ corrigés de la distorsion et convenant donc à la photographie d'architecture et à la reproduction de documents. Les principes de la correction d'un autre grave défaut des objectifs photographiques, l'astigmatisme, avaient été posés dès 1843 par Petzval. Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 170.
PRONONC. ET ORTH. : [astigmatism̥]. Le mot astigmie est enregistré ds Quillet 1965 en tant que synon. de astigmatisme. On rencontre except. la graph. faussement hellénisante astygmatisme.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1877 (Littré Suppl.); 1895, janv. (G. Martin ds Annales d'oculistique t. 63, 1relivraison, p. 174 : Le mot astigmie est, selon nous, préférable à celui d'astigmatisme [...] En le créant, le révérend docteur Whewel voulut rappeler le fait physique qui domine l'histoire de cette anomalie visuelle). Empr. à l'angl. astigmatism, avec suff. -ism, dér. de astigmatic astigmatique*. Phénomène découvert et décrit par Thomas Young médecin et physicien angl. [1773-1829] et ainsi baptisé par William Whewell philosophe et physicien britannique [1794-1866] en 1849 d'apr. Méd. Biol., V. aussi Encyclop. Brit., s.v. Young et Whewell.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 5.
BBG. − Chevallier 1970. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Goblot 1920. − Lafon 1969. − Laitier 1969. − Littré-Robin 1865. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Muller 1966. − Piéron 1963. − Pomm. 1969. − Quillet Méd. 1965. − Sc. 1962. − Uv.-Chapman 1956.