| ASTHME, subst. masc. MÉD. et lang. cour. Affection respiratoire caractérisée essentiellement par une respiration difficile accompagnée d'un bruit sifflant et par des accès de suffocation intense. Crise d'asthme : 1. Son attention était si tendue qu'il en oubliait de cracher, ce qui lui mettait parfois des points d'orgue dans la poitrine. Ses poumons sifflants donnaient toute la gamme de l'asthme, depuis les notes graves et profondes jusqu'aux enrouements aigus des jeunes coqs essayant de chanter.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Boule de suif, 1880, p. 140. ♦ P. métaph. : 2. [Dans Pulcinella] Stravinski recrée par le sarcasme harmonique, par les insolences persifleuses du trombone, par l'asthme haletant du basson, la mélodie jaillissante de Pergolèse.
A. Cœuroy, Panorama de la mus. contemp.,1928, p. 20. − P. ext. [En parlant d'un homme ou d'un animal] Dyspnée : 3. Le bouvreuil mourut à midi, étouffé par son asthme.
Michelet, Journal,1859, p. 495. 4. ... une forme saisonnière d'asthme, le rhume des foins.
L. Plantefol, Cours de bot. et de biol. végétale,t. 1, 1931, p. 497. DÉR. Asthmé, éé, adj.fauconn. [En parlant de l'oiseau] Atteint de troubles respiratoires (cf. Baudr. Chasses 1834). PRONONC. − 1. Forme phon. : [asm̥]. Kamm. 1964, p. 172 note que le groupe th est muet dans asthme, asthmé, asthmatique, isthme, isthmique; goths et ses composés : ostrogoths, wisigoths (cf. aussi Nyrop Phonét. 1951, § 261). Il signale (p. 193) que la lettre s se prononce [s] dur dans asthme et isthme (cf. aussi V. Buben, Influence de l'orth. sur la prononc. du fr. mod., Bratislava, 1935, p. 129, § 141 et Grammont Prononc. 1958, p. 74). 2. Hist. − La majorité des dict. transcrivent : [asm]. Cependant Nod. 1844 admet : az-me ou as-me. Cf. aussi Ac. 1835 : ,,on prononce Azme``. Besch. 1845 corrige : ,,ass-me et non azme comme l'indique à tort l'Acad.`` Ac. donne la prononc. avec [s] dur à partir de l'éd. de 1878. Mart. Comment prononce 1913, p. 315 écrit à ce sujet : ,,L'Académie avait accepté un temps que asthme se prononçât azme; mais elle y a renoncé. Le son du z apparaît aussi dans Israël, rarement dans Islam``. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 soulignent que le groupe th est muet (cf. également Lab. 1881, p. 70 et Mart. Comment prononce 1913, p. 332). − Asthmé. Dernière transcription ds Littré : a-smé. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1265 asme « angoisse » (Couronnement Renard, éd. Méon, 1404 ds T.-L. : cil trop me[s] fet Qui sour autrui met nesun blasme Dont en la fin puist avoir asme Nus prodom) seulement attesté fin xiiies.; 2. xives. asme « affection respiratoire » (Trad. des Prouffitz champ., fo61 vods Gdf. Compl. : Et vault le poivre contre asme froit, c'est a dire a ceulx qui ont courte alaine); ca 1580 asthma (A. Paré, XXV, 40 ds Hug.); 1611 asthme (Cotgr.); 3. 1remoitié xves. fauconn. asma « essoufflement, difficulté respiratoire du faucon » (Arteloque, Fauconnerie, fo91 ds La Curne : Quand vous tirez un oiseau de la mue ne le portez pas par temps chaut, ... car par chaleur lui vient l'asma).
Du lat. asthma attesté au sens 2 (Pline, Nat., 25, 82 ds TLL s.v., 950, 14), attest. unique d'apr. TLL, empr. au gr. α
́
σ
θ
μ
α « essoufflement » (Iliade, 15, 241 ds Bailly) attesté au sens 2 dep. Hippocrate (Aph., 1248, ibid.); asthme, réfection orth. d'asme, dont la prononc. s'est conservée.
DÉR. Asthmé, 1690 fauconn. (Fur.). STAT. − Fréq. abs. littér. : 72. BBG. − Baudr. Chasses 1834 (s.v. asthmé). − Bouillet 1859. − Chevallier 1970. − Divin. 1964. − Duch. 1967, § 74. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Nysten 1824. − Pomm. 1969. − Privat-Foc. 1870. − Quillet Méd. 1965. |