| ASSUJETTISSEMENT, subst. masc. Action d'assujettir; le résultat de cette action. A.− Action d'assujettir. 1. Action de conquérir, d'asservir (cf. assujettir I A). Assujettissement d'un pays, d'un peuple et p. ext. d'une classe sociale par / à une autre, une puissance, un souverain. Synon. partiels domination, occupation. 2. P. anal. [Le compl. de nom désigne les éléments naturels] Assujettissement des forces de la nature (G. Lefebvre, La Révolution fr.,1963, p. 1). 3. Au fig. [Le compl. de nom désigne un caractère, une passion, un sentiment] Assujettissement volontaire : 1. La tranquillité de l'ordre, chose admirable et rare qu'on n'obtient que par l'assujettissement des passions.
E. de Guérin, Lettres,1838, p. 177. B.− Le résultat de cette action. 1. [L'idée d'obligation domine] a) État de soumission pénible, aliénante (cf. assujettir I A). − [Le compl. de nom désigne un pays, un peuple, une race] :
2. ... ce n'est pas la force des gouvernements absolus mais la dépression des sujets qui maintient les peuples dans l'assujettissement.
Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 356. − P. anal. [Le compl. de nom désigne l'homme ou l'intelligence hum.] :
3. Mais il y a encore un autre orgueil, celui de l'intelligence, qui ne veut pas reconnaître son assujettissement originel à des nécessités biologiques.
Bergson, Les Deux sources de la mor. et de la relig.,1932, p. 169. b) Situation de contrainte imposée à quelqu'un et due à l'obéissance, à des règles, obligations, formalités ou normes astreignantes de tous ordres. Cf. discipline, lien, servitude(s). − [En raison de la vie prof. ou du cont. soc.] :
4. Le négociant trésorier de France [à Bordeaux] tâchait de placer son fils dans le Parlement (...). Les deux heures de présence au comptoir ou à la Bourse lui semblaient un assujettissement horrible.
Stendhal, Mémoires d'un touriste,t. 3, 1838, p. 82. 5. L'urbanisme a quatre fonctions principales qui sont : Premièrement, d'assurer aux hommes des logements sains, c'est-à-dire des lieux où l'espace, l'air pur et le soleil, ces trois conditions essentielles de la nature, soient largement assurés; deuxièmement, d'organiser les lieux du travail, de façon qu'au lieu d'être un assujettissement pénible, celui-ci reprenne son caractère de naturelle activité humaine; ...
Le Corbusier, La Charte d'Athènes,1957, p. 100. − De même. Assujettissement de qqn ou de ses activités à qqc. : 6. L'assujettissement de la profession à une réglementation et à un contrôle étroits n'a pas libéré pour autant la médecine scientifique des médecines dissidentes.
M. Bariéty, Ch. Coury, Hist. de la méd.,1963, p. 816. − DR. Assujettissement à l'impôt, à une taxe. Conditions d'assujettissement à la Sécurité Sociale (Décret no45.0179 du 29 déc. 1945, art. 2 dsNouv. rép. de dr., Paris,Dalloz, t. 1, 1962, p. 339). − Rare. [L'accent est mis sur l'agent assujettissant] Assujettissement de qqc.Les assujettissements de la nourriture. Contraintes imposées par la nécessité de se nourrir. − P. anal. Obligation pour quelque chose (un art, une discipline, une science) d'être conforme à des règles. Assujettissement du théâtre au texte (A. Artaud, Le Théâtre et son double,1939, p. 106). 2. [L'idée d'immobilité, de stabilité domine] − MÉD. VÉTÉR. Ensemble des moyens de contention utilisés pour immobiliser un animal en vue de l'opérer (d'apr. Littré-Robin 1865, Guérin 1892); (cf. également assujettir II B). PRONONC. : [asyʒ
εtismɑ
̃] ou [asyʒe-] (cf. assujettir). ÉTYMOL. ET HIST. − 1572 « contrainte, soumission, dépendance » (Belleforest, Harangues mil., 714 ds Delboulle, Matériaux inédits ds Quem, p. 230 : Un assubjectissement non accoustumé).
Dér. du rad. du part. prés. de assujettir*; suff. -ment1*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 57. BBG. − Duch. 1967, § 8. − Littré-Robin 1865. − Pierreh. 1926. − Pierreh. Suppl. 1926. |