| ASSOUPLISSEMENT, subst. masc. Action de rendre ou de devenir plus souple; état qui en résulte. A.− [Le compl. désigne un animé ou un inanimé concr., en partic. une partie du corps ou une matière] Assouplissement du cuir, des membres : 1. Au milieu de tous ces gens (...), les fillettes que j'avais aperçues, avec la maîtrise de gestes que donne un parfait assouplissement de son propre corps et un mépris sincère du reste de l'humanité, venaient droit devant elles, sans hésitation ni raideur, ...
Proust, À l'Ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 789. − Emploi abs. Exercice, mouvement d'assouplissement; au plur. (des) assouplissements : 2. Dans cette étude [analyse dynamique] nous suivrons pour chacun des mouvements analysés en éléments, un ordre à peu près invariable pour conserver l'unité aux divers paragraphes. Ce sera : 1o... 6oLes moyens propres à se préparer au mouvement, par des assouplissements et exercices appropriés.
J. Lallement, La Dynamique des instruments à archet,1925, p. 84. − MAN. Assouplissement d'un cheval. Dressage d'un cheval pour l'habituer à avoir des mouvements souples. Rem. Attesté ds Lar. 19e, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. B.− P. métaph. ou au fig. 1. Domaine moral, intellectuel.Action de rendre plus doux, moins exigeant, moins rigide, moins sévère; état de ce qui est rendu tel. Assouplissement du caractère, d'une pensée : 3. Il [Saint Ignace] nous propose une méthode, au sens technique du mot, une « marche raisonnée », des exercices d'assouplissement et d'entraînement, un ensemble de règles et de recettes, une gymnastique spirituelle, une rhétorique sainte, enfin, un art de prier.
Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 112. 2. Domaine des arts et des lettres : 4. Quel assouplissement de la matière rebelle [le bronze], et les habiles caresses des ciselets sur cette fonte qui perd sa rigidité et prend quelque chose de la mollesse de son modèle en cire!
E. de Goncourt, La Maison d'un artiste,1881, p. 16. 5. Elle [la conception de Debussy] l'eût encore conquis par sa volonté de rompre avec tous les éléments définis de la musique traditionnelle et de réaliser cette « mélodie infinie » dont il disait vouloir l'atteindre par l'assouplissement illimité du vers français, voire l'emploi du vers libre.
Benda, La France byzantine,1945, p. 284. 3. Domaine de la vie publ.Assouplissement d'une loi, d'une mesure, d'une politique, etc. : 6. La publication est le mode normal de publicité des actes réglementaires, la notification celui des actes individuels, mais ces règles peuvent recevoir divers assouplissements et adaptations aux cas d'espèce.
G. Belorgey, Le Gouvernement et l'admin. de la France.1967, p. 222. Rem. 1reattest. av. 1866 man. (Lar. 19e) au propre et au fig.; dér. du rad. du part. prés de assouplir*, suff. -ement (-ment1*). PRONONC. : [asuplismɑ
̃]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 31. BBG. − Darm. 1877, p. 96. |