| ASSOMBRISSEMENT, subst. masc. A.− Action d'assombrir, résultat de cette action. 1. [En parlant de la luminosité] :
1. De loin en loin, le long du mur, de petites poternes basses, condamnées depuis des siècles, laissent passer, dans l'assombrissement des futaies, de grands filets lumineux...
A. Daudet, R. Helmont,1874, p. 28. 2. [En parlant de sonorités] :
2. Elle [Rosarie] (...) me dit, dans un français, assez couramment filé, mais prononcé à l'espagnole, et que l'assombrissement des u, l'accentuation des muettes, la gutturalité des j, la vibration des r, joints à l'absence de regard de mon interlocutrice, à sa raideur (...) rendaient plus lointain qu'un langage des antipodes et presque tragique.
A. Arnoux, Le Chiffre,1926, p. 31. 3. On trouve [dans la musique de Monteverdi] (...) de brusques assombrissements de la sonorité...
Ch. Kœchlin, Traité de l'harmonie,t. 2, 1930, p. 141. B.− Au fig. [En parlant de l'humeur, du comportement d'une pers.] Action d'attrister, résultat de cette action : 4. Je me souviens de l'assombrissement de MmeMayrisch, au retour de son voyage en Perse, après avoir traversé, disait-elle, de si vastes contrées où le bonheur était inconnu, impossible...
Gide, Journal,1931, p. 1025. 5. Elle ne se sentait pas mal. La seule répercussion qu'eût encore sur elle l'excès de fatigues et de privations c'était un assombrissement de son humeur, de l'anxiété, de la nervosité.
Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 199. Rem. 1reattest. 1801 (S. Mercier, Néologie, t. 1, 1801, p. 54 : l'assombrissement subit de son front); dér. du rad. du part. prés. de assombrir*; suff. -ment1*. PRONONC. : [asɔ
̃bʀismɑ
̃]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 22. BBG. − Bruneau (C.). Noms créés au moyen du suff. -ment, contribution à l'ét. de la néologie chez les écrivains décadents. In : [Mél. Orr (J.)]. Manchester, 1953, p. 30. |