| ASSAISONNEMENT, subst. masc. A.− ART CULIN. Action d'assaisonner, manière d'assaisonner : 1. Ce régime, quoique circonscrit en apparence, est cependant susceptible d'une grande variété; il admet tout le règne animal; et on aura grand soin de changer l'espèce, l'apprêt et l'assaisonnement des divers mets farineux dont on fera usage et qu'on relèvera par tous les moyens connus, afin de prévenir le dégoût, qui opposerait un obstacle invincible à toute amélioration ultérieure.
Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 243. − P. ext. Ingrédient ou épice, utilisés pour relever le goût d'un mets : 2. ... elle m'apprit que le persil était employé dans les ragoûts et servait d'assaisonnement aux viandes grillées, ...
A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 46. 3. ... dans le choix d'un assaisonnement, préférer la moutarde ou le sel à l'ail trop démonstratif; ...
Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 135. ♦ Préparation, sauce qui contient ces ingrédients : 4. Après avoir fait dégorger six douzaines de cuisses de grenouilles, égouttez-les et mettez dans une terrine avec sel, poivre, un peu de thym, laurier, un oignon coupé en filets minces, quelques branches de persil, un demi-jus de citron, une cuillerée ou deux d'huile d'olive; retournez-les souvent dans cet assaisonnement.
Les Gdes heures de la cuis. fr., Carême,1833, p. 134. B.− Au fig. Élément piquant ou attirant dans une action, une attitude, dans des paroles ou des écrits : 5. Il se mêlait, je le crois bien, à ma joie une pointe suspecte et l'assaisonnement d'une vengeance accomplie.
Sainte-Beuve, Volupté,t. 2,1834, p. 155. 6. ... la vie de caserne, cette vie de limace, fut tout de suite insupportable à sa nature grouillante. Culotter des pipes, bâiller, tripoter des rois, des reines et des valets, il fallait à Gaspard un assaisonnement plus pimenté, ...
Benjamin, Gaspard,1915, p. 112. 7. ... ils considèrent, évidemment, toute instrumentation comme un costume, une enluminure, un assaisonnement...
I. Stravinsky, Chroniques de ma vie,1931, p. 70. PRONONC. : [asεzɔnmɑ
̃]. Land. 1834 est le seul à transcrire la 2esyllabe avec [e] fermé (cf. après-saison). ÉTYMOL. ET HIST. − 1538 « action d'assaisonner » (Est.); 1606 « ce qui assaisonne » (Nicot).
Dér. de assaisonner* étymol. B; suff. -ment1*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 63. BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bouillet 1859. − Darm. Vie 1932, p. 62. − Duch. 1967, § 44. − Dumas 1965 [1873]. − Lar. mén. 1926. − Lasnet 1970. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Nysten 1814-20. − Privat-Foc. 1870. |