| ASPHYXIANT, ANTE, part. prés., adj. et subst. masc. I.− Part. prés. de asphyxier*. II.− Emploi adj. [En parlant d'un inanimé] Qui provoque une asphyxie plus ou moins grave. Gaz asphyxiant, odeur asphyxiante : 1. La conversation qui éteint la pensée et la générosité est jugée. On a le droit de la fuir, comme un air méphitique et asphyxiant.
Amiel, Journal intime,1866, p. 500. 2. ... « Les hommes non blessés, depuis deux jours, n'avaient plus une goutte d'eau. » Plus une goutte d'eau, dans les couloirs empoisonnés par la fumée des grenades et par les gaz asphyxiants.
Bordeaux, Les Derniers jours du fort de Vaux,1916, p. 288. − Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'une de ses activités, etc.] Qui crée une atmosphère nuisible à l'épanouissement intellectuel ou moral : 3. ... quand (...) tous ses convives [de Heurtebise] (...) commençaient autour du flacon d'eau-de-vie une de ces longues flâneries de paroles asphyxiantes comme le brouillard des pipes, un immense dégoût le prenait...
A. Daudet, Les Femmes d'artistes,1874, p. 37. 4. Oh! La niaiserie des femmes distinguées de province! Leur bavardage continu, appliqué et prétentieux! Chaque phrase est un cliché, et c'est dit doucement, du bout des lèvres, de l'air résigné d'une femme qui sait le fond des choses. Déprimantes et asphyxiantes, elles sont les femmes supérieures pour les petits curés de campagne, les maîtresses d'école, les commerçants de village.
Renard, Journal,1899, p. 545. Rem. DG considère encore cet adj., déjà attesté ds Littré, comme un néologisme. III.− Emploi subst., très rare, CHIM. Produit qui cause l'asphyxie : 5. − « Nous avons l'arme à feu, le rasoir très coupant, La foudre à bon marché, l'asphyxiant chimique... »
M. Rollinat, Les Névroses,1883, p. 114. PRONONC. : [asfiksjɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 49. BBG. − Duch. 1967, § 58. − Duval 1959. − Esn. Poilu 1919. − Grand. 1962. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Sc. 1962. |