| ASPERGÈS, subst. masc. A.− LITURG. Moment de l'office où le célébrant asperge les fidèles d'eau bénite, au début de la grand-messe, pendant que le chœur chante l'antienne latine Asperg(es) me. On en est à l'aspergès (Ac.1798-1878). B.− Goupillon servant à l'aspersion des fidèles : 1. Le convoi est précédé d'un enfant qui porte l'eau bénite et une branche de buis ou de laurier, « l'aspergesse » (Lorraine).
P.-L. Menon, R. Lecotte, Au village de France,t. 2,1954, p. 100. − Fam. Présenter l'aspergès (Ac.1798-1878). Rem. Orth. « francisée », aspergesse prend le genre féminin. C.− P. méton. et p. métaph. Aspersion d'un liquide jouant un rôle bénéfique : 2. Vous n'allez point vous [mourir] (sic) comme ça sans rien dire, tout de même! Vite, saintes gens, un bon « asperges » de vinaigre! (Elle court à la table mouiller son mouchoir, et revient tamponner le front du vieux, qui se ranime).
R. Martin du Gard, Le Testament du Père Leleu,1920, I, p. 1148. PRONONC. : [aspε
ʀ
ʒ
εs]. Passy 1914 note une durée mi-longue pour la 3esyllabe du mot; Barbeau-Rodhe 1930 donne la possibilité d'une durée longue (cf. aussi Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Fél. 1851, Littré et DG). ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1352 « goupillon qui sert à l'aspersion » (Douet d'Arcq, Comptes de l'argent., p. 126 ds DG : L'aspergès d'un eau-benoitier d'argent); 2. 1535 « aspersion (d'eau bénite) » (M. d'Amboise, Le Babilon, 47 rods Hug. : Lasperges faict ainsi que lentendoys... Soing qui tousjours mavoit accompaigné Ma vistement saisy et empoigné) − fin xvies., ibid.; 3. 1718 (Ac. : Asperges [...] Il se dit aussi Du temps où se fait la ceremonie de jetter de l'eau-beniste. On en est à l'aspergés).
Empr. du lat. asperges (2epers. de l'ind. fut. de aspergere), 1ermot de l'antienne précédant la messe : asperges me, Domine, hyssopo et mundabor [la date 1386 pour le sens 3 avancée par Pt Rob., prob. d'apr. Fr. mod., t. 22, p. 129 semble erronée]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Mots rares 1965. |