| ASEXUÉ, ÉE, adj. A.− BIOLOGIE 1. Rare. [En parlant d'un être humain] Sans sexe (déterminé) ou caractérisé par un appareil génital rudimentaire : 1. L'ablation des glandes génitales réalise un type asexué...
Apert ds(F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd.,fasc. 8,1920-24, p. 422). Rem. S'emploie aussi à la forme subst. : ces individus sont des asexués [Id., (Id., ibid., p. 385)]. 2. Plus fréq. [En parlant surtout de la reproduction chez les animaux ou végétaux inférieurs] Qui s'effectue sans l'intervention de cellules sexuelles ou gamètes (par scissiparité, gemmiparité, etc.). Par voie asexuée : 2. Chez certains organismes pluricellulaires, le corps se tronçonne en plusieurs segments, dont chacun redonne un individu complet (annélides). Chez d'autres (tuniciers, cœlentérés), l'être nouveau se forme sur le parent par une sorte de bouton externe, ou bourgeon. Chez d'autres encore (bryozoaires), il se constitue, à l'intérieur du corps parental, des bourgeons internes, ou gemmules, qui rappellent les graines des plantes. Tous ces modes de propagation relèvent de la génération asexuée. Mais, chez la plupart des organismes supérieurs, la génération s'effectue par le mode sexué, c'est-à-dire que l'espèce est coupée en deux, sectionnée − d'où l'origine du mot sexe, du latin sectus, séparation − en deux types d'individus dissemblables et dont la collaboration est indispensable à la persistance de la lignée.
J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 27. PARAD. (Quasi-)synon. agame, apogame, asexe, asexuel, insexué, neutre, parthénogénétique, schizogame, végétatif. B.− Au fig. [En parlant d'une chose] Qui n'évoque pas la sexualité : 3. ... il n'avait pas encore entendu une seule et unique voix faite d'une trentaine peut-être, d'un diapason aussi étrange, une voix supra-terrestre qui brûlait sur elle-même en l'air et se tordait en roucoulant. Cela n'avait plus aucun rapport avec le lamento glacé, têtu des Carmélites, et cela ne ressemblait pas davantage au timbre asexué, à la voix d'enfant, écachée, arrondie du bout, des Franciscaines; c'était autre chose. À la Glacière, en effet, ces voix écrues, bien qu'adoucies et moirées par les prières, gardaient quand même un peu de l'inflexion traînante presque commune du peuple dont elles étaient issues; elles étaient bien épurées, mais elles n'en restaient pas moins humaines.
Huysmans, En route,t. 1,1895, p. 184. PRONONC. : [asεksɥe]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1866 bot. (Lar. 19e, s.v. asexe).
Dér. du lat. sexus « sexe »; préf. a-2*; suff. -é*. Asexué a concurrencé, puis supplanté asexe (dér. du lat. sexus; préf. a-2*) attesté dep. J.-J. Rousseau (d'apr. Brunot t. 6, 1, p. 618) jusqu'à Lar. 19e. STAT. − Fréq. abs. littér. : 7. BBG. − Éd. 1967. − Husson 1970. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Séguy 1967. |