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AROME, ARÔME, subst. masc.
Principe odorant de diverses substances d'origine végétale, d'essence chimique, ou d'acides volatils :
1. Dans les vins, le bouquet, ou arome, est attribué à une huile essentielle odorante, et qui devient plus sensible dans un air chaud. L.-E. Audot, La Cuisinière de la campagne et de la ville,1896, p. 559.
2. Je vois encore la boutique de Corcelet à l'enseigne du « Gourmand », petite et basse, avec son inscription en lettres d'or sur fond rouge. Elle exhalait un délicieux arome de café et l'on y voyait une peinture déjà vieille à cette époque, qui représentait un gourmand, habillé à la mode de mon grand-père. A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 51.
3. Un arôme balsamique rôde partout. Dès qu'on arrive en ce pays, cette senteur monte aux narines. C'est l'haleine de ce monde végétal. Pesquidoux, Chez nous,t. 1, 1921, p. 117.
4. La pièce était fraîche, inhabitée; il y traînait un arôme acidulé de verveine, de citronnelle, une odeur de toilette, à demi évaporée. R. Martin du Gard, Les Thibault,Le Cahier gris, 1922, p. 602.
P. ext., GASTR. [En parlant d'émanations très odorantes] Parfum caractéristique des mets. L'arôme d'un consommé, d'un fumet, d'un café. (Cf. Mont. 1967) :
5. Elle s'était mis en tête d'exécuter un plat de sa façon, un de ces plats méridionaux, dont l'arome indiscret remplit tout un quartier et réveillerait les pierres. R. Rolland, Jean-Christophe,La Révolte, 1907, p. 475.
Au fig. Attrait, charme personnel original :
6. Je crois qu'il serait sage, en l'absence des originaux, de ne plus pratiquer nulle analyse de détail, mais de chercher au contraire, à donner une impression d'ensemble et peut-être, après avoir brièvement marqué la réussite proprement picturale, d'aborder ce parfum, cet arome moral qui me paraît caractériser l'art et la personnalité d'Odette. Du Bos, Journal,1928, p. 139.
7. [les concertos de Mozart] Aucun qui fasse double emploi et qui n'ait son climat, son éclairage, son arôme à lui. H. Ghéon, Promenades avec Mozart,1932, p. 254.
8. On remplirait deux, trois volumes des formules ingénieuses et souvent profondes qu'il [A. Hébrard] a trouvées (...) des sentences qu'il a édictées (...). Mais ces volumes, non écrits, non corrigés par lui, perdraient leur saveur, leur arome, leur bouquet. L. Daudet, Devant la douleur,1931, p. 258.
Rem. Nom aussi donné par Ch. Fourier aux principes subtils, sortes de parfums, qu'il supposait émaner des astres et à l'influence desquels il rapportait dans ses rêves cosmogoniques la distribution des créatures animales, végétales, minérales. (Cf. Lar. 19e; v. aussi mouvement aromal*).
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [aʀo:m]. Nyrop Phonét. 1951, p. 171 § 236 fait la rem. suiv. : ,,Les terminaisons -ome, -one se prononcent ordinairement [ɔm], [ɔn] [...]. Dans quelques cas isolés on entend [o:m], [o:n] : arome, atome, axiome, idiome, tome, zone`` (cf. aussi Fouché Prononc. 1959, p. 53 et Kamm. 1964, p. 81). Enq. : /aʀom, D/. 2. Homon. : arum. 3. Forme graph. − Le mot est écrit avec un accent circonflexe sur o ds Ac. 1932 (depuis la 8eéd.), Lar. encyclop. et Dub.; Rob., Quillet 1965, Pt Rob. et Pt Lar. 1968 admettent arôme ou arome. Pas d'accent non plus ds Land. 1834, Nod. 1844, Lar. 19e(et Nouv. Lar. ill.), Littré (,,Pourquoi l'Académie, qui met un accent circonflexe à dôme, à cône, n'en met-elle pas à arome, dont la prononciation est la même...?``), Guérin 1892, DG et Pt Lar. 1906. Au xixes., seuls Gattel 1841 et Besch. 1845 mettent l'accent circonflexe sur le mot. La pratique des écrivains était hésitante avant la fixation de l'orth. par l'Ac.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1125-30 arom « aromate » (Paraphrase du Cantique des Cantiques, éd. Förster et Koschwitz, Altfranzösisches Übungsbuch, 28 : Nuls om ne vit arom et ungement Chi tant biem oillet [autres lectures : aromatigement, aromatisement]); 2emoitié xives. arome « substance odoriférante » (Bible hist., Maz., 312, fo109d ds Gdf. Compl. : La fumee des aromes douchement flairans montoit amont del auteil), attest. isolées; 2. 1787 « émanation de substances odoriférantes » (G. de Morveau, Nomencl. chim., p. 72 ds DG). Empr. au lat. aroma, -atis (gr. α ́ ρ ω μ α) au sens 1 « épice, aromate » dep. Celse, 3, 21 ds TLL s.v., 628, 69; au sens de « odeur agréable », vies., Dioscoride latin, 3, 21, ibid., 629, 41, sens bien attesté en lat. médiév. (Mittellat. W. s.v.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 262. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 119, b) 516; xxes. : a) 459, b) 558.
BBG. − Bouillet 1859. − Brard 1838. − Chesn. 1857. − Criqui 1967 →. − Gall. 1955, p. 456, 459, 463. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Noter-Léc. 1912. − Nysten 1824. − Spr. 1967.