| ARYTHMIE, subst. fém. Manque de régularité dans le rythme. A.− PATHOL. [En parlant d'un mouvement organique, notamment du rythme cardiaque] Arythmie complète, extra-systolique, rythmée : 1. Dans la masse d'apparence uniforme des fibres du cœur, il y a, en réalité, deux tissus, qui possèdent tous deux, mais de façon inégale, les propriétés fondamentales reconnues à la fibre myocardique. L'un est la musculature de travail, auquel sont plus particulièrement dévolues la tonicité et la contractilité; l'autre, nouveau venu, ayant sa topographie bien déterminée, est doué du pouvoir d'engendrer l'excitation, d'y répondre, de la conduire et de la distribuer : c'est le faisceau de His. Il a sa pathologie, c'est-à-dire ses faillites, ses déviations et ses révoltes qui détiennent la clef des troubles du rythme. Des hommes, comme Wenckebach et Mackensie, ont, certes, les premiers tiré parti en clinique de ces notions nouvelles. Mais nul doute qu'en France un traditionalisme un peu orgueilleux et étroit s'en serait longtemps détourné si Vaquez ne leur avait résolument fait confiance. Il s'en inspire; il les confirme; il les donne comme base d'études à ses élèves et, chaque année, il leur confie une variété différente d'arythmie à creuser. Le résultat de ce long effort, il l'expose dans un cours spécial à la Faculté. Ses leçons, recueillies par Esmein (1911) ont un tel retentissement qu'une deuxième édition remaniée en 1926 avec la collaboration de Donzelot devient nécessaire et constitue la charte française des arythmies.
Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXes.,1946, p. 178. B.− Au fig. [En parlant d'un rythme musical, etc.] :
2. Comme le sol ici est en quelque sorte absolu, étant dégagé soigneusement de toutes causes d'arythmie et d'incertitude, cette marche monumentale [d'une danseuse] qui n'a qu'elle-même pour but, et dont toutes les impuretés variables ont disparu, devient un modèle universel.
Valéry, Eupalinos ou l'Architecte,1923, p. 22. PARAD. a) (Quasi-)synon. altération, anomalie, défaillance, dérèglement, inégalité, irrégularité, perturbation. b) Anton. égalité, régularité, uniformité. PRONONC. : [aʀitmi]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1890 (Lar. 19eSuppl.).
Empr. sav. mod. au gr. α
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υ
θ
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α « absence de rythme ou de proportion » (Platon, République 401a ds Liddell-Scott). Le subst. fém. arythmie a concurrencé et évincé le subst. masc. arythme (1751, Encyclop.) encore attesté ds Guérin 1892, devenu adj. dep. 1765 ds le syntagme pouls arythme (Encyclop., s.v. rythme). Le fr. arythme est un empr. sav. mod. au gr. α
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υ
θ
μ
ο
ς « sans rythme » (Platon, République 400d ds Liddell-Scott). STAT. − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Chevallier 1970. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Lar. méd. 1970. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Pomm. 1969. − Quillet Méd. 1965. |