| ARRIÈRE-PLAN, subst. masc. A.− Plan situé en arrière d'un autre : 1. À l'horizon, un arrière-plan de collines se profilait harmonieusement sur le fond du ciel.
Verne, Le Tour du monde en 80 jours,1873, p. 41. − Spéc., PEINT. Le plan le plus éloigné de l'œil du spectateur. Anton. premier plan. B.− P. ext. : 2. Je me dis souvent que, le jour où j'aurai des hommes sous mes ordres, des responsabilités à prendre, tout sera résolu. Ou, plutôt (il se reprit d'un ton plus soucieux) rien ne sera résolu, parce que rien ne peut être résolu. Mais tout sera refoulé dans ces arrière-plans de la conscience, où l'on se garde d'aller réveiller les monstres.
Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 408. 3. En créant son œuvre, l'artiste a ouvert une fenêtre sur son âme. On ne peut s'attendre à trouver en celle-ci la clarté qui est l'apanage et l'apanage exclusif de la raison. Partout ailleurs ne sont que tendances, poussées confuses, tourbillons et remous, où le regard, même lorsqu'il s'est accoutumé à cette pénombre des arrière-plans de l'esprit, a peine à se reconnaître.
Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 351. − Être, rester à l'arrière-plan. À l'écart, peu en vue. Sa modestie le retient à l'arrière-plan (Ac.1932). Rem. 1. 1reattest. 1811 (Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, p. 185, ds Littré); composé de arrière-* et de plan*. 2. Noter, vx, inus. « plan (militaire, diplomatique, etc.) gardé secret » : Je vous mande là nos arrière-plans (Chateaubriand, Congrès de Vérone, t. 2, 1838, p. 107). PRONONC. : [aʀjε
ʀplɑ
̃]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 85. |