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ARMISTICE, subst. masc.
Suspension totale ou partielle des hostilités entre deux armées, en particulier pour permettre au pays qui en fait la demande d'étudier les conditions de fin de guerre de l'adversaire :
1. ... et toute cessation d'hostilités par armistice, trève ou capitulation, cartel d'échange, conventions préliminaires ou définitives, doit être religieusement exécutée. Bonald, Législ. primitive,t. 2, 1802, p. 101.
2. Nos généraux reçurent aussitôt l'ordre de dénoncer l'armistice et la guerre allait recommencer, quand les Autrichiens demandèrent une prolongation de quarante-cinq jours, ce qui leur fut accordé, moyennant la cession d'Ingolstadt, d'Ulm et de Philipsbourg. Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870, p. 538.
3. « La France et l'Allemagne sont toujours en état de guerre, disions-nous aux hésitants pour les amener à nous rejoindre; car même si vous tenez l'armistice pour valable, l'armistice n'est pas la paix... » Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 271.
SYNT. Accepter, accorder, conclure, demander, imposer, observer, obtenir, offrir, prolonger, proposer, refuser, rompre, signer, solliciter, violer l'(un) armistice; clause(s), commission(s), condition(s), convention, demande, dénonciation, négociation(s), projet, prolongation, proposition, rupture, signature, traité d'(de l', d'un) armistice.
Rem. La suspension d'armes a un caractère plus restreint et plus local.
P. métaph. Pause permettant de se reposer, de reprendre force ou vigueur.
[En parlant d'adversaires autres que des pays en guerre] :
4. C'était bien l'avis de l'évêque. Nulle transaction avec le diable, pas d'armistice avec l'enfer! Mais en sage prélat, il ajoutait : « C'est avant tout sous le silence que vous devez les écraser. » Barrès, La Colline inspirée,1913, p. 272.
5. Quand les disputes deviennent sérieuses, les voisins de tante Léo tapent contre le mur, on fait : Pouce! et les armistices, les traités de paix, les silences orageux, se passent dans une espèce de salle à manger fantôme, de salle d'attente, de pièce vide où la femme de ménage revisse une table très laide, très lourde et très incommode. Cocteau, Les Parents terribles,1938, II, 1, p. 230.
[En parlant de luttes d'idées] :
6. Chercher l'équilibre stable et le repos à une pareille époque, c'est chercher l'impossible; on est fatalement dans le provisoire et l'instable. Le calme n'est qu'un armistice, un point d'arrêt pour prendre haleine. Renan, L'Avenir de la science,1890, p. 373.
PRONONC. ET ORTH. : [aʀmistis]. Rob. rappelle que le mot est du fém. ds Ac. 1762 ,,puis masc. à partir de la fin du xviiies.`` (cf. aussi rem. ds Littré). Littré signale que ,,c'est une faute populaire assez commune de dire amnistie pour armistice``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1680 masc. (Rich. : Armistice. Se trouve dans les traitez de guerre et de paix et dans quelques gazettes. Une suspension d'armes; mais peu de gens l'aprouvent). Empr. au lat. médiév. armistitium (1335 ds Latham, Revised medieval Word-list, Londres, 1965, 30b) formé du lat. arma (arme*) et de statio « état d'immobilité » sur le modèle de interstitium (interstice*) solstitium (solstice*), justitium « vacance de tribunaux ».
STAT. − Fréq. abs. littér. : 575. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 264, b) 230; xxes. : a) 155, b) 2 003.
BBG. − Aquist. 1966. − Bach.-Dez. 1882. − Bar 1960. − Barr. 1967. − Bouillet 1859. − Cap. 1936. − Criqui 1967 →. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 44. − Lacr. 1963. − Noter-Léc. 1912. − Pinchon (J.). Questions de vocab. collision-collusion. Fr. Monde 1968, no58, p. 44. − Pissot 1803. − Pol. 1868. − Réau-Rond. 1951. − Spr. 1967.