| ARMIDE, subst. fém. Vieilli. Femme d'une grande beauté et qui connaît l'art de séduire; enchanteresse : 1. ... mais l'abbé Le Camus, y pénétrant le premier, y vit un tableau représentant le roi à la tête de son armée, et qui se retournait vers un lointain où le rappelait une armide nue, couchée sur des fleurs : c'était quelqu'une de ses maîtresses qu'il avait fait peindre ainsi.
Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 198. − P. métaph. : 2. Demandez aux sentiers traîtres qui, dans les bois,
Vous font recommencer les mêmes pas cent fois,
À la branche de mai, cette Armide qui guette,
Et fait tourner sur nous en cercle sa baguette!
Hugo, Les Contemplations,t. 2, 1856, p. 177. − Expr. C'est le palais d'Armide, c'est le jardin (ou le parc) d'Armide. Se dit proverbialement d'un palais magnifique, de superbes jardins, par allusion au palais et aux jardins (où l'enchanteresse gardait Renaud prisonnier) ... : 3. J'étais là, à une poste d'un château dont mon long voyage ne m'avait point fait oublier les habitants. Mais les jardins d'Armide, où étaient-ils? Deux ou trois fois, en retournant aux Pyrénées, j'ai aperçu du grand chemin la colonne de Méréville...
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 231. ♦ P. métaph. : 4. En deuil d'un moi-le-magnifique
Lançant de front les cent pur-sang
De ses vingt ans tout hennissants,
Je vague, à jamais innocent,
Par les blancs parcs ésotériques
De l'armide métaphysique.
J. Laforgue, Les Complaintes,1885, p. 59. Rem. 1reattest. 1845 (Besch.) ,,du nom d'Armide, héroïne de la Jérusalem délivrée du Tasse``. |