| ARMAGNAC, subst. masc. I.− HIST. (le plus souvent au plur.) Les Armagnacs. Faction opposée à celle des Bourguignons durant les guerres civiles du début du xves. et qui avait pour chef le duc d'Orléans, gendre du comte d'Armagnac. − Emploi adj. Qui concerne les Armagnacs. Le parti armagnac, les soldats armagnacs, une fille armagnaque. II.− Usuel. Eau de vie très renommée de couleur jaune d'or, tirée de certains vins blancs du terroir d'Armagnac. Une bouteille, un verre d'armagnac; un sorbet à l'armagnac : 1. Buvez de l'armagnac. Une bonne dose d'armagnac, c'est excellent pour la grippe.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 58. − P. méton. Variété de cette eau de vie, distinguée par la couleur, l'arôme, l'âge. Un armagnac, nos armagnacs : 2. Je le vois encore [mon père] dégustant son petit verre quotidien, un armagnac centenaire, aussi dépouillé que possible, qui rayonnait dans le cristal de cette lumière ambrée qui n'est qu'à lui, et embaumait la pièce d'une odeur de prune cuite. Il l'élevait au bout de ses doigts, de sa main pâle, fine, dont il était fier, le faisait osciller pour contempler sa lueur blonde, le humait, le goûtait, et posait le verre, en célébrant pour la millième fois son excellence. Aussi bien pour l'esprit que pour la chair. De même, en effet, que le vin verse à l'âme française son vibrant, l'eau-de-vie, qui en est l'essence, emplit le cœur gascon d'un frémissement singulier, héroïque et subtil.
Pesquidoux, Le Livre de raison,t. 1, 1925, p. 72. PRONONC. : [aʀmaɳak]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1845 (Besch.).
Du topon. Armagnac, région de France dont la plus grande partie est actuellement incluse dans le département du Gers. STAT. − Fréq. abs. littér. : 157. BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Camproux (C.). Toponymes en -ac du Gevaudan. R. intern. Onom. 1969, t. 21, no3, p. 169. − Duval 1959. − Lar. comm. 1930. − Lep. 1948. − Mont. 1967. |