| ARGENTER, verbe trans. A.− TECHNOL. Recouvrir, par divers procédés, d'une mince feuille ou d'une couche d'argent : 1. (...) on dépolit la pièce au sable; on la recouvre d'un vernis que l'on ramollit ensuite à l'étuve. En se fendillant, les languettes détachent de petites écailles de verre et la pièce présente l'aspect du givre produit par le froid. On peut argenter ou dorer la partie non givrée.
C. Duval, Le Verre,1966, p. 89. B.− Littér. Donner la blancheur et l'éclat de l'argent : 2. [Soleil], prodiguant partout un luxe de couleurs,
Dore, argente ou rougis le panache des fleurs;
Donne un habit de neige au lis qui vient d'éclore,
Et l'arc-en-ciel au paon, et la pourpre à l'aurore; ...!
Baour-Lormian, Veillées,1827, p. 299. − S'argenter : 3. La lune, qui avait été pleine cinq jours auparavant, n'était pas encore levée, mais l'horizon s'argentait déjà de ces nuances douces et pâles que l'on pourrait appeler l'aube lunaire.
Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 122. DÉR. Argentable, adj.Qui peut recevoir une couche d'argent. Glaces de vitrage argentables (E. Robinot, Vérification, métré et pratique des travaux du bât.,t. VI, 1930, p. 114);; (suff. -iste*). PRONONC. : (s') [aʀ
ʒ
ɑ
̃te]. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 précisent que la 2esyllabe est longue. Pour une durée longue, cf. aussi Fél. 1851. ÉTYMOL. ET HIST. − 1223 « couvrir d'une couche d'argent » (G. de Coincy, Mir. Vierge, ms. Soiss., fo25bds Gdf. Compl. : Voir vous dirai des prelaz d'ore, Qui les mains leur argente et dore); d'où av. 1544 part. passé adj. fig. « qui rappelle l'éclat ou la blancheur de l'argent » (Marot, t. IV, p. 84 ds Littré : [Le corbeau] Estoit jadis si blanc et argenté Qu'egal estoit aux colombelles coyes).
Dér. de argent* étymol. 1; dés. -er. STAT. − Fréq. abs. littér. : 100. BBG. − Duval 1959. − Fromh.-King 1968. − Gir. t. 2 Nouv. Rem. 1834, p. 13. |