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ARDU, UE, adj.
A.− Sens propre, peu usité. Escarpé, d'accès difficile, pénible à gravir :
1. Ses flancs ardus [du mont Carmel] sont semés d'une forte et mâle végétation. Lamartine, Voyage en Orient,t. 1, 1835, p. 347.
2. En outre, quand bien même les nôtres auraient, néanmoins, réussi à franchir l'obstacle, ils devraient ensuite pénétrer dans une région des plus ardues, dressant en remparts successifs ses crêtes et ses forêts et se prêtant mal à la manœuvre et à l'exploitation. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 153.
P. métaph. :
3. Certes, ces puissantes rêveries ont leur utilité morale, et par ces routes ardues on s'approche de la perfection idéale. Lui, il prenait le sentier qui abrège : l'Évangile. Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 75.
SYNT. Chemin, sentier ardu; voie ardue.
B.− Au fig. Difficile, pénible :
4. Mais quand il en parla à ses amis, quand il leur annonça qu'il avait de la sorte résolu de beaux et ardus problèmes, qui jusqu'alors, et dans l'état de la science, avaient résisté aux efforts des habiles, les amis se montrèrent plus glorieux qu'il ne l'aurait été certainement lui-même. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 249.
5. célestincic. − Il m'est ardu, Alarica, de te faire une gronderie, d'autant plus ardu que bien peu de fois tu me donnas prétexte à des sévérités. Audiberti, Le Mal court,1947, III, p. 191.
SYNT. Besogne, doctrine, entreprise, étude, question, science, tâche, théorie ardue; problème, sujet, travail ardu.
Employé substantivement, except. :
6. « Partir parce que l'on a trop envie de rester! ... Un certain amour de l'ardu, et l'horreur de la complaisance (j'entends celle envers soi) c'est peut-être, de ma première éducation puritaine, ce dont j'ai le plus de mal à me nettoyer. » Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 1031.
Rem. Par confusion de sens ou par rapprochement de forme, signifie parfois « dru, vigoureux » :
7. Elle [la diligence] dégorgea ses nombreux voyageurs, (...) tous crottés à faire reculer la brosse la plus ardue dans la main la plus agile. Soulié, Les Mémoires du diable,t. 2, 1837, p. 88.
8. Les herbes sont hautes et sombres, les plantes sont fortes et ardues; le tronc des lierres, noueux, rugueux, tordu, soulève les murs comme avec des leviers, ou les retient dans le réseau de ses branchages. Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 207.
PRONONC. : [aʀdy].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xives. au fig. « difficile » (Psaut. de Metz, prol. p. 4 ds Gdf. Compl. : Et per une vainne curiouseteit, et per aventure, per ignorance wellent dire lou romans selonc lou latin de mot a mot; si com dient aucuns : negocia ardua « negoces ardues »); 2. 1634 « (d'un lieu) d'accès difficile » (Les Advis ou les Presens de la damoiselle de Gournay, Paris, Touss. du Bray, 259 ds Brunot t. 3, p. 105 : Ardu ... c'est un gros mot qu'il faut oser dire pour ne pas prendre ce long tournant de dire un mont hault, droict et coupé). Qualifié de ,,vieux`` dep. Ac. 1694, prob. à cause du sens 2 toujours signalé comme plus rare. Empr. au lat. arduus, attesté au sens 2 dep. Pacuvius (Trag. 272 ds TLL s.v., 492, 78) et au sens 1 dep. Cicéron (Inv. 2, 163); celt. *ardu- « haut, élevé » (IEW, 339; Ern.-Meillet, 45).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 199.
BBG. − Teppe (J.). Les Bousingots. Vie Lang. 1969, p. 634.