| ARC-BOUTÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de arc-bouter*. II.− Emploi adj. A.− ARCHIT., CONSTR. Soutenu, consolidé par un arc-boutant ou un autre moyen d'appui (cf. arc-bouter A 1) : 1. J'étais dans une espèce de caverne en charpente de l'aspect le plus singulier. Au-dessus de moi, de grosses poutres courbées en cintres surbaissés et arc-boutées d'une manière inextricable portaient une voûte de ténèbres; ...
Hugo, Le Rhin,1842, p. 387. B.− P. ext. 1. CHARPENT. (cf. arc-bouter A 2; J. Campredon, Le Bois, 1948, p. 118). 2. Dans la lang. cour. (cf. arc-bouter B 2). a) [Appliqué à un animé] Arc-bouté sur (ses pieds, ses reins, ses jambes, ses genoux, les coudes...); arc-bouté contre : 2. [Il] se mit en défense (...) le haut du corps en arrière, bien campé sur ses robustes reins, et pour ainsi dire arc-bouté sur une de ses jambes énormes.
Sue, Les Mystères de Paris,t. 1, 1842-43, p. 115. b) [Appliqué à un inanimé concr.] − [À une partie du corps] Pied arc-bouté (E. de Goncourt, Les Frères Zemganno, 1879, p. 200); genoux, doigts arc-boutés. − [À un obj. ou un coll. concr.] :
3. La nuit, enfin, il barricadait sa porte à l'aide de trois fauteuils arcboutés contre les murs; il avait calculé qu'il faudrait au moins une minute aux policiers ou aux agresseurs éventuels pour enfoncer la porte ainsi calée; ...
Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 384. C.− Au fig. [Gén. suivi d'un compl. abstr.] Qui prend moralement, intellectuellement ou politiquement appui sur. 1. [Appliqué à une pers.] :
4. Arcbouté, si j'ose dire, contre ces souvenirs réconfortants, il [M. Olier] semble défier l'obsession qui de plus en plus le paralyse.
Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 437. 2. [À une institution, un pouvoir] :
5. Ces quatre institutions énormes [magistrature, armée, administration, clergé], antiques, solides, arc-boutées les unes sur les autres, mêlées à leur base et à leur sommet, croisant (...) leurs racines sous nos pieds et leurs branches sur nos têtes, étouffaient et écrasaient partout les germes épars de la France nouvelle.
Hugo, Napoléon le petit,1852, p. 201. STAT. − Fréq. abs. littér. : 63. |