| ARBITRAIREMENT, adv. A.− D'une manière qui échappe à la nécessité ou à la rigueur logique; gratuitement. Juger arbitrairement : 1. D'où vient en effet que l'homme s'insère efficacement dans le monde des phénomènes? Par où son action médiatrice opère-t-elle, à l'aide des symboles arbitrairement constitués dont elle exploite l'utilité pratique?
Blondel, L'Action,1893, p. 206. − [Dans un cont. math.] Varier arbitrairement : 2. ... la possibilité même de voir en raccourci une période astronomique n'implique-t-elle pas ainsi l'impossibilité de modifier de la même manière une série psychologique comme base invariable qu'on pourra faire varier arbitrairement, quant à l'unité de durée, une période astronomique?
Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience,1889, p. 153. B.− Péj. D'une façon autoritaire, despotique : 3. La centrale peut toujours fixer arbitrairement un prix du capital et laisser les firmes égaliser dans les différents emplois, les productivités marginales du capital...
Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 378. PRONONC. : [aʀbitʀ
ε
ʀmɑ
̃]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1397 dr. « par décision d'un arbitre » (Preuves de l'histoire de Bourgogne, t. III, 125, éd. 1748, cité par Delboulle ds R. Hist. Litt. fr. t. 2, p. 258 : Sur peine d'estre punis par nous arbitrairement en corps et en biens) − 1452 ds Gdf. Compl.; 2. p. ext. av. 1715 « de manière arbitraire » (Fénelon, Lettre à l'Académie ds Dict. hist. Ac. fr. t. 3 : Les paroles ne sont que des sons dont on fait arbitrairement les figures de nos pensées).
Dér. de arbitraire*; suff. -ment2*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 210. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 328, b) 198; xxes. : a) 204, b) 382. |