| ARASEMENT, subst. masc. Action d'araser, résultat de cette action. A.− BÂT. et MAÇONN. 1. ,,Action de mettre de niveau, à la même hauteur, les diverses pièces d'un même ouvrage.`` (Jossier 1881); résultat de cette action. L'arasement des murs est terminé (Lar. 19e). 2. P. ext. Dernière assise, parfaitement horizontale, d'un mur en moellon ou en pierre arrivé à la hauteur voulue (d'apr. Noël 1968). B.− GÉOMORPHOL. Usure jusqu'à nivellement des principales saillies du relief, ,,avec façonnement d'une surface d'érosion plane.`` (George 1970) : 1. Quel indescriptible spectacle, et quelle variété de sites et de paysages à l'arasement de ces écueils et de ces îlots volcaniques qui confinent à la côte lybienne [sic].
Verne, 20 000 lieues sous les mers,t. 2, 1870, p. 42. − P. métaph. : 2. Le calme traduit moins la souplesse d'écoulement du flux psychique que son équilibre statique et sa force de stabilité. Il est de qualité très diverse. Chez le débile mental, il n'est autre que l'arasement de toutes les puissances personnelles.
E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 289. C.− P. ext. 1. ARM. ,,Usure des rayures de l'âme d'une bouche à feu, produite par le découpage de la ceinture et le frottement du projectile.`` (Lar. encyclop. 1960). 2. MENUIS. ,,Action de scier une pièce de bois de juste longueur.`` (Forest. 1946); action d'araser (cf. araser B 2) : 3. [On appelle] languette [la] partie dégagée par deux arasements sur l'épaisseur d'une pièce de bois et destinée à entrer dans une rainure de mêmes dimensions pour former emboîtement.
E. Robinot, Vérification, métré et pratique des trav. du bât.,t. 2, 1928, p. 167. Rem. 1. Les dict. (Lar. 19e-20e) signalent un synt. utilisé en peinture mesure d'arasement, ,,mesure de l'intérieur d'un cadre, d'une bordure``; ce sens semble se rattacher à l'a. fr. araser « remplir à ras de bord » (cf. ce verbe, étymol. 1). 2. On rencontre seulement chez P. Vidal de La Blache arasion, subst. fém. (dér. de araser*, suff. -ion*). L'arasion des agents physiques (Tabl. de la géogr. de la France, 1908, p. 308). PRONONC. ET ORTH. : [aʀ
ɑzmɑ
̃]. Fér. Crit. t. 1 1787 écrit arâsement. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1367 bât. « dernière assise d'un mur qui est arrivé à hauteur de couronnement » (Comptes de Macé Darne, 72, Joubert, cité par Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 258 : Pour faire la vouste de la chappelle et la massonnerie de la dicte vouste et du hault oratoire au haut de la viz qui y joint, c'est assavoir d'au dessus des chapitreaux jusques a l'arasement du dessus de la dicte vouste); 2. 1811 « alignement, égalisation » (Mozin-Biber t. 1).
Dér. de araser*; suff. -ment1*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Barb.-Cad. 1963. − Barr. 1967. − Chabat 1881. − Chesn. 1857. − George 1970. − Jossier 1881. − Noël 1968. − Plais.-Caill. 1958. |