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APPLIQUE, subst. fém.
A.− Appareil d'éclairage à une ou plusieurs sources lumineuses fixé sur une paroi verticale :
1. L'Orangerie, transformée en salle de théâtre, offrait le plus charmant coup d'œil. Des bouquets de bougies, fixées aux murailles par des bras ou des appliques, y répandaient une clarté douce, favorable aux parures des femmes, sans nuire à l'effet de la scène. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 108.
2. ... Edmond a eu la gentillesse de lui installer une de ces lampes à essence, d'un type nouveau, reliées par un col de cygne à un petit réservoir, et qui, une fois accrochées au mur, simulent tout à fait une lampe à gaz, ou même une applique électrique, pour peu que l'imagination s'y prête. Romains, Les Hommes de bonne volonté,Le 6 octobre, 1932, p. 60.
SYNT. Lampes d'applique (E. Bourges, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 299); lampes-appliques (L.-P. Fargue, Le Piéton de Paris, 1939, p. 51).
B.− TECHNOL. et B.-A. ,,Toute matière précieuse ou d'un aspect décoratif, fixée, par superposition ou incrustation, sur de la pierre, du moellon, de la brique, du bois, etc.`` (Chabat 1881). Synon. application (cf. ce mot sens I) :
3. Ces pans, cette tenture riche, étaient faits d'un dessous de soie rose recouvert d'une mousseline très claire, plissée à grands plis de distance en distance; une applique de guipure séparait les plis, et des baguettes d'argent guillochées descendaient de la couronne, filaient le long de la tenture, aux deux bords de chaque applique. Zola, La Curée,1872, p. 479.
4. Cependant un certain nombre de motifs empruntés à l'époque Louis XVI ont subsisté. C'est le cas de la palmette. (...) Le Directoire en fait un très large usage; elle se rencontre en bandeau, en frise, en applique; fréquemment elle fait office de chapiteau. Le losange, comme la palmette, a déjà été utilisé à l'époque précédente. J. Viaux, Le Meuble en France,1962, p. 122.
P. ext., rare. Ce qui est appliqué contre quelque chose :
5. ... et en moins d'une heure cette clôture se dressa contre la marée, et la ruelle de l'écueil fut fermée comme par une porte. Cette puissante applique, lourde masse de poutres et de planches, qui, à plat eût été un radeau, et, debout, était un mur, avait, le flot aidant, été maniée par Gilliatt avec une dextérité de saltimbanque. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 308.
6. Les cheveux noirs de la jeune fille se tordaient sur chaque oreille en une dure applique, puis couvraient le front jusqu'aux sourcils, tournaient tout autour de la tête en l'étreignant. Montherlant, Le Songe,1922, p. 17.
PRONONC. : [aplik].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1452 aplicque « action d'appliquer » (Mystère de la passion, fo250b, impr. Inst. ds Gdf. : De ces bons oignemens mistiques D'aloes et mirre confis Humblement ferons nos aplicques sur le corps du sainct crucifix); 1363 technol. esmail d'oplique (Inventaire du duc de Normandie ds H. Havard, Dict. de l'ameublement, t. 3, s.v. oplique : Une longue coupe d'or, semée d'esmaux d'opliques et à saphirs et à grenaz); 1532 (Compt. de la gr. command. de S-Den., A.N.LL. ds Gdf. Compl. : Un esmail d'aplicque); 1680 (Rich. : Aplique [...] Terme de metteur en œuvre. Ornement de pierres prétieuses qui s'applique pour en embélir d'autres); 1690 (Fur. : En Orfevrerie on appelle, Piece d'applique, tout ce qui s'assemble, soit par charnieres, coulisses, goupilles, vis, écrouës, agraffes, cliquets, crampons, boucles, clous ou riveures); 1866 spéc. (Lar. 19e: Lanterne à un seul bec, propre à éclairer, dans les grands hôtels, le vestibule, les corridors, les escaliers, etc., et qui est fixée ordinairement contre le mur). Déverbal de appliquer*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 57.
BBG. − Barb.-Cad. 1963. − Chabat 1881. − Dam.-Pich. Gloss 1949. − Éd. 1913. − Encyclop. méthod. Mécan. t. 2 1783. − Jossier 1881. − Lar. mén. 1926. − Siz. 1968. − Soé-Dup. 1906.