| APPELANT, ANTE, part. prés., adj. et subst. I.− Part. prés. de appeler*. II.− Emploi adj. Qui appelle. A.− [Avec une idée d'adresser un appel, ou de provoquer] :
1. (Cf. appeler I B) : 1. Pour éviter qu'une partie des courants vibrés d'appel ne soient dérivés dans les téléphones et la bobine du poste appelant, au lieu de relier le circuit téléphonique directement à la borne T, on le relie à la lame commutatrice de la magnéto.
A. Leclerc, Manuel de télégraphie et téléphonie,1924, p. 254. 2. (Cf. appel B 4 b).Attirant, provocant : 2. Ce qu'elle avait d'appelant, cette fille, c'était la richesse du buste, les épaules, les seins. Une espèce de générosité de nature.
Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 280. B.− Spécialement 1. DR. Qui interjette appel (cf. infra III B, appeler I D et appel D). Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. 2. VÉN. (cf. infra III A 3) : 3. ... les tireurs s'installent dans leur abri aérien. L'un d'eux, le guetteur, est chargé uniquement de la manœuvre des ficelles, reliées aux perchoirs des palombes appelantes; (...). Dès qu'un voilier surgit, il tire la ficelle de tel ou tel appelant selon la direction du passage. Le mouvement de bascule qu'il imprime ainsi au perchoir précipite la palombe dans le vide. Aveuglée et désemparée, la pauvre bête bat des ailes pour se soustraire au vide. C'est ce mouvement répété qui attire les passagères, qui, croyant voir là de leurs compagnes procédant à des ébats joyeux, viennent se percher tout à l'entour.
F. Vidron, La Chasse en plaine et au bois,1945, p. 69. III.− Emploi subst. Celui qui appelle. A.− [Avec une idée d'adresser un appel, ou de provoquer] 1. HIST. Celui qui appelle, provoque en duel (cf. appeler I B 3 et appel B 3). Rem. Attesté ds Guérin 1892, Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. 2. MAR. ,,Matelot qui, sur les anciens voiliers, passait pour avoir la faculté de faire souffler un vent déterminé en sifflant doucement ou en murmurant certaines paroles. L'appelant de Nord, de suroît.`` (Gruss 1952). 3. VÉN. Oiseau qui attire ses congénères libres dans les pièges, les filets ou à proximité des chasseurs (cf. appeleur et appeler I B 1 a rem.) : a) Par son chant ou son cri, lorsqu'il est tenu en captivité : 4. On les chasse avec des « matoles », pièges rectangulaires, en bois, bombés et treillissés, en tout semblables à des dessus de cages. (...), et l'on dispose à l'entour les « appelants ». Ce sont des ortolans mâles capturés lors du dernier passage et mis en cage. Cela fait, on se dissimule. L'ortolan qui voyage chante ou plutôt pépie, sur une seule note aiguë, un cri bref et répété. Les appelants entendent et répondent. Le vol s'abaisse. Les appelants redoublent. Les autres descendent.
Pesquidoux, Chez nous,t. 2, 1923, p. 104. b) Par sa forme, son aspect lorsqu'il s'agit d'un oiseau naturalisé ou d'une imitation : 5. Dans un petit lac, des oiseaux d'eau naturalisés, des appelants, flottaient, canards, sarcelles...
J. de La Varende, Le Roi d'Écosse,1941, p. 276. Rem. Synon. de appeleur (selon Littré), appeau (selon Lar. 19e). B.− DR. Celui qui appelle d'un jugement, d'une décision de justice : 6. La demoiselle Aurore présente requête à la cour à l'effet d'être reçue appelante de la sentence du Châtelet.
G. Sand, Histoire de ma vie,t. 1, 1855, p. 34. − P. ext., HIST. ♦ Au xviiies., ecclésiastiques ayant interjeté appel au futur concile de la Bulle Unigenitus : 7. Le bégueulisme imbécile, la peur de notre ombre, la haine de l'art, l'incompréhension de tout, l'inindulgence pour les idées des autres, nous les devons aux disciples de Jansénius, aux appelants. La passion des dévotionnettes, la prière sans liturgie, la suppression des offices soi-disant compensés par de grands Saluts en musique, le manque de nourriture substantielle, le régime lacté des âmes, c'est des pères de la Compagnie de Jésus que nous les tenons.
Huysmans, L'Oblat,t. 2, 1903, p. 201. ♦ Conventionnels qui votèrent pour l'appel au peuple dans le procès du roi Louis XVI : 8. Le 5 avril, dans une circulaire que Marat signa comme président, les Jacobins invitèrent les patriotes de province à venir au secours de Paris menacé par Dumouriez et leur dénoncèrent comme complices du traître les conventionnels « appelants », ceux qui, au cours du procès du roi, s'étaient prononcés pour l'appel au peuple. Les Girondins ripostèrent en obtenant de la Convention, le 13 avril, la mise en accusation de Marat devant le tribunal révolutionnaire. Dans l'intervalle, le 10 avril, la section de la Halle au blé avait pris l'initiative d'une pétition qui tendait à renvoyer les appelants devant leurs électeurs pour qu'on leur retirât leurs mandats; la Plaine n'accepterait sûrement pas et, d'ailleurs, les Girondins ne cessaient de réclamer pareille mesure contre les Montagnards.
G. Lefebvre, La Révolution fr.,1963, p. 350. PRONONC. : [aplɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 936. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 345, b) 1 809; xxes. : a) 1 554, b) 927. BBG. − Barr. 1967. − Baudr. Chasses 1834. − Bouillet 1859. − Burn. 1970. − Cap. 1936. − Foi t. 1 1968. − Frey 1925, p. 19. − Gottsch. Redens. 1930, p. 332. − Gruss 1952. − Le Roux 1752. − Spr. 1967. |