| APITOIEMENT, subst. masc. Action de s'apitoyer; état qui résulte de cette action : 1. Tout cela sert (...) à ce que le misérable animal dont parle Montaigne, et dont il veut faire simplement un heureux animal, sorte de son habitude et presque de sa nature, s'élève au-dessus d'un apitoiement passager, et arrive à des énergies de compassion, à des surcroîts de vertu et d'humanité, autrement inouïs.
Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 269. 2. ... tu comprends que tout apitoiement sans restrictions, s'il n'est appuyé sur de très profondes raisons, me paraît en littérature : sensiblerie. C'est parce que j'ai eu ma crise de sensiblerie, d'apitoiement universel, que je méprise un peu cela.
J. Rivière, Correspondance[avec Alain-Fournier], 1905, p. 94. − Au plur., avec un sens plus concr., parfois péj. Paroles, gestes, comportement, etc., qui montrent qu'on est apitoyé : 3. Ma femme est une de ces natures de femme qui ne se trouvent à l'aise qu'avec des inférieurs. Elle a des apitoiements, des larmes presque, pour les douleurs imaginaires du théâtre, les suicides racontés dans les faits divers, les paquebots qui éclatent sur les lacs d'Amérique; ...
E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 301. 4. ... il [le duc] redoutait par-dessus tout les apitoiements, les condoléances, les attendrissements dont il savait qu'on allait entourer son chevet ...
A. Daudet, Le Nabab,1877, p. 79. Rem. 1reattest. 1842 (J.-B. Richard, Enrichissement de la lang. fr., Paris); dér. de apitoyer*, suff. -ment1*. PRONONC. : [apitwamɑ
̃]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 57. |