| APATHIQUE, adj. Qui est dans l'apathie, qui dénote de l'apathie : 1. ... excepté (...) dans quelques événements de ce genre, il n'y a jamais eu peut-être un gouvernement aussi inactif, aussi apathique, aussi inerte que le gouvernement français de ce temps.
Guizot, Hist. gén. de la civilisation en Europe,1828, p. 34. 2. Pour une nation apathique et paresseuse, les jouissances qui naissent du développement de nos facultés physiques et intellectuelles, et celles que procurent les richesses, ne valent pas le bonheur de ne rien faire.
Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 316. − En partic. Qui manque d'initiative, routinier : 3. Halte à un petit village; beaux hommes, qui nous entourent, non inintelligents, mais apathiques, inertes, ce semble.
Michelet, Journal,1844, p. 569. 4. Il y avait en elle un fond de fatalisme sceptique et railleur. Elle était bien de sa race, qui a peu ou point de foi, peu de raisons intellectuelles de vivre, et pourtant une tenace vitalité, − de ce peuple des campagnes françaises, laborieux et apathique, frondeur et soumis, qui n'aime pas beaucoup la vie, mais qui y tient, et qui n'a pas besoin d'encouragements factices pour garder son courage.
R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 811. − PHILOS., rare. Insensible aux affections sensibles, conformément à l'idéal stoïcien du sage. Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. − Spéc., PSYCHOL. ,,Qui est caractérisé par l'apathie ou qui en est affecté.`` (Méd. Biol. t. 1 1970). ♦ Emploi subst. : 5. La souplesse du psychisme comme celle des manières ou de la langue s'entretient par la profusion d'une richesse intérieure et par l'adaptation perpétuelle au voisinage. Des idées pauvres et rares sont fatalement des idées raides. Telle est la raideur de l'apathique, qui est souvent un obstiné, celle du primaire ou de l'imbécile, et la raideur passagère du timide que l'offuscation émotive prive momentanément de tout contenu de conscience.
Mounier, Traité du caractère,1946, p. 286. PRONONC. : [apatik]. Enq. : /apatik/. ÉTYMOL. ET HIST. − [1643, Du Bosc, Le Philosophe d'apr. Dauzat 1968]; 1704 (Trév.).
Dér. de apathie* étymol. 2; suff. -ique*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 74. BBG. − Bastin 1970 (s.v. apathie). − Bruant 1901. − Foulq.-St-Jean 1962. − Julia 1964. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Nysten 1814. − Piéron 1963. |