| ANTIPHONE, subst. masc. A.− LITURG. Psaume ou chant d'église exécuté en alternance par deux chœurs, l'un disant les versets, l'autre répondant par une antienne : 1. Je m'en voudrai longtemps de n'avoir pas partagé, ce jour-là, à vos côtés, le faste des antiphones et des orgues tonnantes, de n'avoir pas reçu en votre compagnie la bénédiction épandue des ostensoirs et les grands gestes augustes que tracent dans les brumes d'encens les bras sacerdotaux alourdis par les manipules!
Valéry, Correspondance[avec Gide], 1890, p. 41. B.− MUS. Intervalle (cf. antiphonie B) : 2. [paraphonie, antiphonie] il s'agit là de dénominations d'« intervalles », le terme d'antiphone désignant les intervalles d'octave et de double octave, et le terme de paraphone les intervalles de quarte et de quinte ...
A. Schaeffner, Les Orig. des instruments de mus.,1936, p. 316. Rem. On trouve en acoustique un antiphone « appareil ou tampon placé dans le conduit auditif afin de l'obturer et d'atténuer l'intensité des sons » (cf. Garnier-Del. 1958, Méd. Biol. t. 1 1970). Il s'agit d'un composé mod. indépendant de l'emprunt de antiphone; anti- y a sa valeur ordin. de « contre, qui s'oppose à ». ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1438 antiphonne subst. (liturg.) « psaume chanté en alternance par deux chœurs » (Laborde, Ducs de Bourgogne, 1, 359 : ... pour une antiphonne appelée demj temps [...] pour mettre et servir en la chapelle); 1553 antiphone (Rab., V, 27 ds Gdf., s.v. antifone); b) 1636 adj. (Mersenne, Harmonie universelle, Traité des consonances, p. 43 : ... la diction Antiphone [en France] semble... avoir été inventée pour signifier la manière que l'on tient dans les chœurs qui reprennent et chantent les versets); 2. 1936 subst. mus., supra.
1 doublet savant de antienne*; 2 dér. régressif de antiphonie* étymol. 2. STAT. − Fréq. abs. littér. : 5. BBG. − Archéol. chrét. 1924. − Foi t. 1 1968. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Méd. Biol. t. 1 1970. |