| ANTI(-)PHLOGISTIQUE,(ANTI PHLOGISTIQUE, ANTI-PHLOGISTIQUE) adj. A.− CHIM., vx. Chimie antiphlogistique, théorie antiphlogistique. Théorie proposée par Lavoisier sur la combustion par opposition à la théorie du phlogistique inventée par Stahl. B.− MÉDECINE 1. [En parlant d'un traitement, d'une médication] Propre à prévenir ou combattre l'inflammation. Synon. anti-inflammatoire : 1. ... l'apothicaire certifia qu'il le guérirait lui-même, avec une pommade antiphlogistique de sa composition, et il donna son adresse...
Flaubert, Madame Bovary,t. 2, 1857, p. 153. 2. − C'est une inflammation du sang... grave affaire! répétait-il, en se suçant les lèvres. L'autre endossait lentement un carrick sur sa corpulente personne :
− Avec un traitement antiphlogistique, on peut encore sauver le général... Mais il est faible... ses tissus sont bien malades... Hé, hé! Ce sont des tissus de soixante ans.
P. Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 132. ♦ Médecine antiphlogistique. Nom donné à la méthode de Broussais, qui fondait l'essentiel de sa thérapeutique sur l'emploi d'antiphlogistiques : 3. Je n'entreprendrai certainement pas de vous énumérer tous les systèmes de médecine qui se sont succédé et qui ont disparu tour à tour. Nous avons encore vu de nos jours la médecine antiphlogistique de Broussais, la médecine des contro-stimulants, ou rasorienne, sans compter la médecine homéopathique d'Hahnemann se disputer les faveurs du public.
C. Bernard, Principes de méd. exp.,1878, p. 28. − Au fig. et iron. [En parlant d'une pers.] Sans flamme, impassible, insensible : 4. − Monsieur, c'est en vain qu'au Parnasse un téméraire...
− Comment, mademoiselle, nous savons notre anti-phlogistique Boileau!... Mais, laisse donc, que crains-tu? Puérilité!
P. Borel, Champavert,Passereau, l'écolier, 1833, p. 175. 2. Emploi subst. masc. Substance médicamenteuse ayant la propriété de combattre ou de prévenir les inflammations : 5. ... il savait une chose : c'est qu'il aurait à prévenir l'étranglement inflammatoire des parties lésées, puis à combattre l'inflammation locale et la fièvre qui résulteraient de cette blessure, − blessure mortelle peut-être! Or, quels topiques, quels antiphlogistiques employer? Par quels moyens détourner cette inflammation?
Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 482. 6. Les remèdes pourtant ne lui ont pas manqué, [à Jénaïde] infusions au punch, affusions glacées, opium, saignées, ventouses scarifiées, antiphlogistiques et vésicatoires de cantharide et de camphre...
A. Arnoux, Algorithme,1948, p. 219. Rem. 1reattest. 1793 (J.-F. Lavoisien, Dict. portatif de méd., Paris, Barrois : ,,Antiphlogistiques, adj. et subst. masc. plur., épithète que l'on donne aux remèdes contre l'inflammation``); dér. de phlogistique*, préf. anti-*. PRONONC. : [ɑ
̃tiflɔ
ʒistik]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 8. BBG. − Bouillet 1859. − Chesn. 1857. − Duval 1959. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Nysten 1824 (s.v. antiphlogistique). − Privat-Foc. 1870. − Rey-Cottez 1970, t. 38, p. 356. |