| ANTIMILITARISTE, adj. et subst. I.− Emploi adj. [En parlant d'une pers., d'une doctrine, d'une propagande...] Qui se réclame de l'antimilitarisme : 1. En France même, une partie de la nation s'apprêtait à lutter contre l'autre partie. Depuis des années, les doctrines pacifistes et antimilitaristes se répandaient, propagées à la fois par les plus nobles et les plus vils de la nation.
Rolland, Jean-Christophe,Dans la maison, 1909, p. 1064. II.− Emploi subst. : 2. ... beaucoup de Français depuis juin 40 (...) ont été ahuris de voir les professionnels du patriotisme passer à l'ennemi; le vainqueur de Verdun organiser la défaite et les antimilitaristes prendre la tête de corps francs pour poursuivre la lutte malgré l'armistice.
Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 50. Rem. 1. Attesté ds Ac. t. 1 1932, Rob., Quillet 1965. 2. Dans l'ex. suiv., antimilitairiste est un néol. employé dans le sens de « hostile aux militaires » (en parlant d'une pers.) : 3. M. Benoist-Méchin, dans son livre « La Moisson de quarante », condamne aussi sévèrement les officiers, recrutés surtout dans la classe bourgeoise (...) il se figure même qu'il est « devenu très antimilitariste de cette guerre »; en quoi il se trompe. Antimilitairiste, tout au plus; je doute qu'il aille plus loin.
L'Œuvre,14 mars 1941. PRONONC. : [ɑ
̃timilitaʀist]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1907 (Le Larousse pour tous); l'attest. corresp. à la datation proposée par Dauzat et Lar. Lang. fr. [fin xixe] n'a pu être identifiée; il faut noter que pour cette datation FEW (t. 6, 2epart. p. 82a) donne comme réf. Bl.-W. dont la rédaction est ambiguë pour les dér. de militaire (Bl.-W. 1reéd. 1932, s.v. militaire : Militarisme, 1846, d'où Militariste, fin xixes., Anti- id.).
Dér. de militariste*; préf. anti-*; prob. dér. sém. de antimilitaire* d'où la forme antimilitairiste (1941, supra). STAT. − Fréq. abs. littér. : 45. |