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ANTI-RAISON, subst. fém.
Ce qui s'oppose à la raison :
1. La philosophie de l'université en France a une histoire qui n'est point celle d'un conflit abstrait entre la raison et l'anti-raison comme M. Parodi essaye de le faire croire dans ce drame en plusieurs tableaux qu'est « La Philosophie contemporaine en France ». Nizan, Les Chiens de garde,1932, p. 213.
− Emploi adj. (en constr. d'attribut). Synon. antirationnel* :
2. Il y a des jours où je donnerais toute la science des bavards passés, présents, futurs, toute la sotte érudition des éplucheurs, équarrisseurs, philosophes, romanciers, chimistes, épiciers, académiciens, pour deux vers de Lamartine ou de Victor Hugo; me voilà devenu bien anti-prose, anti-raison, anti-vérité, car qu'est-ce que le beau sinon l'impossible, la poésie si ce n'est la barbarie, le cœur de l'homme, et où retrouver ce cœur quand il est sans cesse partagé chez la plupart entre deux vastes pensées qui remplissent souvent la vie d'un homme : faire sa fortune et vivre pour soi, c'est-à-dire rétrécir son cœur entre sa boutique et sa digestion... Flaubert, Correspondance,1837, p. 27.
Rem. Non attesté ds les dict., dont quelques-uns (Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.) notent en revanche antiraisonneur, subst. masc. ,,Celui qui raisonne dans un sens opposé, qui contredit`` et antiraisonnable, adj. ,,Contraire à la raison``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1644 (Guez de Balzac, Œuvres, éd. Th. Jolly, Paris 1665 t. 1, p. 469, lettre du 20 oct. 1644 : Le pour et le contre sont venus au Monde avec le mien et le tien, et la Raison n'est pas plus ancienne que l'Antiraison) hapax d'aut. [Brunot t. 3, p. 220, note 2 le cite parmi « d'affreux mots hybrides faits en partie d'éléments grecs »]; 1837, supra. Dér. de raison*; préf. anti-*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2.