| ANORMALEMENT, adv. D'une manière anormale. A.− [Avec un adj.] :
1. ... les nuits de ce pays sont humides, et la saison, cette année, est anormalement pluvieuse ...
Gide, Isabelle,1911, p. 607. 2. Le radiophosphore a ainsi été essayé avec succès dans une affection non cancéreuse du sang, la polyglobulie essentielle, où la formation des globules rouges est anormalement rapide, provoquant des troubles sérieux pouvant aller jusqu'à la mort.
B. Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 232. B.− [Avec un verbe] :
3. Il arrive quelquefois que la personnalité disparaît et que l'objectivité, qui est le propre des poëtes panthéistes, se développe en vous si anormalement que la contemplation des objets extérieurs vous fait oublier votre propre existence, et que vous vous confondez bientôt avec eux.
Baudelaire, Les Paradis artificiels,le Poëme du haschisch, 1860, p. 365. − P. ext., rare. Dans des conditions anormales : 4. − J'ai dit qu'il n'avait pu s'enfuir normalement ... Il s'est donc enfui anormalement! car le bout de cour, je l'ai dit aussi, n'était que quasi-fermé tandis que la chambre jaune l'était tout à fait.
G. Leroux, Le Mystère de la chambre jaune,1907, p. 107. Rem. 1reattest. supra ex. 3; dér. de anormal*, suff. -ment2*; enregistré ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. PRONONC. : [anɔ
ʀmalmɑ
̃]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 34. |