| ANNELER, verbe trans. I.− Emploi trans. A.− Rare. [L'obj. désigne la chevelure ou la barbe] Disposer en anneaux, en boucles (cf. annelé) : 1. La Dalila féline annèle sur la neige
De ses bras la toison du colosse capté.
Montesquiou, Les Paons,p. 128 (Rheims 1969). B.− ÉLEV. ,,Il se dit de l'action de passer un anneau au groin des cochons, pour les empêcher de fouiller la terre; ou à la vulve des juments pour qu'elles ne puissent être saillies.`` (Ac. Compl. 1842). Anneler un taureau. ,,Lui passer un anneau dans le mufle.`` (Quillet 1965). II.− Emploi pronom., néol. d'aut. [En parlant de la fumée] Former des volutes : 2. ... le matin, lorsque le premier remorqueur montait ou descendait la Seine, son mugissement faisait trembler les vitres, tandis que sa fumée s'annelait en plein ciel ...
Carco, Montmartre à vingt ans,1938, p. 182. PRONONC. ET ORTH. : [anle], j'annelle [ʒanεl]. Pour les verbes ayant un e caduc à l'avant-dernière syllabe de l'inf., cf. jeter. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1398 enneler « attacher comme avec un anneau » (19 mars 1398, Test. demisielle Jehane le Grumeliere, Chirog., A. Tournai ds Gdf. Compl., s.v. aneler : Je donne a Lotard de Hornut .i. hanap de madre, liquels a .i. claviel qui est enneles) − 1611, Cotgr.; 2. 1544 part. passé « disposé en anneaux, en boucles » (Maurice Scève, Delie, 296 ds Hug. : Tes cheveulx d'or, annellez et errantz Si gentement dessus ton soleil dextre, Sont les chaynons estroictement serrantz De mille Amantz l'heureux et mortel estre); 3. 1787 adj. et subst. zool. annelé (Daubenton ds Encyclop. Méthodique, Hist. nat., Erpétologie, p. 589).
Dér. de anel, annel, anc. forme de anneau*; dés. -er. BBG. − Forest. 1946. − Rheims 1969. |