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ANCÊTRE, subst. masc.
A.− Aïeul, celui de qui on descend par le sang et qui est plus éloigné que le grand-père (généralement avec une nuance de respect et de vénération) :
1. ...le nom nouveau de bel enfant, le nom antique de son ancêtre, est répété de bouche en bouche, et chacun mêlant les souvenirs du passé aux joies présentes, croit reconnoître le bon vieillard, dans l'enfant qui fait revivre sa mémoire. F.-R. de Chateaubriand, Génie du Christianisme,1803, p. 40.
2. C'était donc le fils qui était attendu, qui était nécessaire; c'était lui que la famille, les ancêtres, le foyer réclamaient. N.-D. Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 58.
3. Mânes de mes ancêtres, voilez-vous la face! Ces trois enfants dénaturés, que vous contemplez du haut de vos cadres dorés, ces trois enfants, voilà soudain qu'ils manifestent un affreux enthousiasme... H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 118.
Rem. Syntagmes rencontrés ancêtre commun, direct, lointain, paternel; ancêtres nobles, royaux; le culte, le respect des ancêtres; la terre, les tombeaux, les portraits, l'héritage des ancêtres.
Except., au fém. :
4. Son arrière-grand'mère avait été une amie de J.-J. Rousseau, et on eût dit qu'il avait hérité quelque chose de cette liaison d'une ancêtre. G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Testament, 1882, p. 663.
Fam. et iron. Personne d'un grand âge :
5. Positivement, je n'ai jamais vu ça, moi qui tourne à l'ancêtre... Ainsi, vous, l'aimable journaliste, leur en avez-vous flanqué des fleurs aux jeunes, dans cet article où vous me nommiez! É. Zola, L'Œuvre,1886, p. 199.
Arg. ,,Ex-élève de l'École de l'air devenu capitaine. (Salon 1946).`` (Esn. 1966).
B.−
1. Au plur. Ascendants lointains, générations antérieures :
6. Nos ancêtres, les fondateurs d'Albe, n'avaient pas tant d'idées; le salut, l'intérêt d'Albe étaient toute leur science. E. Renan, Drames philosophiques,Le Prêtre de Némi, 1885, IV, 3, p. 592.
7. À bas les trois ans! pourtant résume à merveille la grande volonté pacifique du peuple de France, et son désir fou de vivre, et de vaincre ses maîtres, les faiseurs de tempête, qu'il ne craint pas moins que ses ancêtres gaulois, les dieux manieurs du tonnerre. L. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 345.
Rem. Syntagmes rencontrés mœurs, coutumes, traditions, rites des ancêtres; la sagesse, la religion de nos ancêtres.
2. P. ext. (sing. ou plur.)
a) [En parlant d'une pers.] Ancêtre spirituel, précurseur :
8. Fénelon et La Fontaine, ce sont les deux ancêtres chéris de Bernardin de Saint-Pierre au xviiesiècle. Ch.-A. Sainte-Beuve, Portraits littéraires,t. 1, 1844-1864, p. 110.
9. Hugo (...) c'était l'ancêtre et le prophète du régime, au milieu d'une génération de blagueurs. M. Barrès, Mes cahiers,t. 1, 1896-1898, p. 28.
10. Il [Stendhal] est, en un certain sens, l'ancêtre de cet « ésotérisme » qui se trouve à l'origine du Naturalisme, du Parnasse et du Symbolisme. L'expérience a fait voir que les chapelles ont du bon. P. Valéry, Variété 2,1929, p. 101.
11. Descartes, c'est donc incontestablement le père du dix-huitième siècle, l'ancêtre des encyclopédistes. H. Massis, Jugements,t. 1, 1923, p. 282.
Par métaph. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] :
12. « Voilà de vieux serviteurs, dit M. Antoine en frayant un passage à Émile parmi ces ancêtres du verger... G. Sand, Le Péché de Monsieur Antoine,1847, p. 94.
13. ...on aperçoit au loin, couvert de neige, l'Atlas, père de l'Atlantique, ancêtre des montagnes espagnoles... P. Morand, Paris-Tombouctou,1929, p. 31.
b) [En parlant d'une chose concr.] Première ébauche d'une réalisation :
14. Il n'est (...) pas surprenant de retrouver dans les vieux chants grégoriens l'ancêtre authentique des phrases mélodiques qui devaient reparaître de préférence dans les pièces lentes, à mesure qu'elles oublieraient les rythmes coutumiers des danses, ... V. d'Indy, Cours de composition musicale,t. 2, 1897-1900, p. 166.
15. ...un organistrum, instrument monté de trois cordes mises en vibration par une roue, ancêtre de la vielle actuelle, ... L. Grillet, Les Ancêtres du violon,t. 1, 1901, p. 26.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [ɑ ̃sεtʀ ̥]. Passy 1914 transcrit la 1resyllabe avec [ɑ ̃ ˑ] mi-long et la 2esyllabe avec [ε:] long (cf. aussi Barbeau-Rodhe 1930). Harrap's 1963 transcrit également [ε:] long; Warn. 1968 : [ε]. 2. Hist. − Les dict. du xixes. enregistrent ce mot comme subst. masc. plur. à l'exception de Besch. 1845 et de DG, qui le traitent en tant que subst. masc. sing. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 font observer que l'[ε] de la 2esyllabe est long (cf. aussi Land. 1834, Nod. 1844 et DG pour la notation de la durée longue).
Étymol. ET HIST. − [Cas régime anceisor, mil. xies. (Alexis, st. 1e, éd. G. Paris ds Gdf. : Ja mais n'iert tels com fut as anceisors) − fin xives.-début xves., J. Cuvelier, Du Guesclin, ibid.]. 1160-1174 cas sujet ancestre (Wace, Rou, éd. Andresen, II, 75 ds H.-E. Keller, Et. descriptive sur le vocab. de Wace, Paris, 1953, p. 159a); fin xiies. ancestres « série des ascendants précédant le père » (Garin le Loh., I, 143 ds Gdf. Compl. : Prenez Sissons la grant cité de pris; Moie doit estre, nos ancestres la tint). Du lat. antecĕssŏr (pour le cas sujet) antecessórem (pour le cas oblique), d'abord attesté comme terme milit. au sens de « éclaireur » dep. Bell. Afr., 12, 1 ds TLL. s.v., 146, 75 puis p. ext. au sens de « prédécesseur (dans un emploi) », Apulée, Flor., p. 38 et 61, ibid., 146, 80 au sens du fr. ancêtre, seulement en lat. médiév. : en gén. « ceux qui ont vécu avant les contemporains » plur., Capit. reg. Franc., 142, 10 ds Mittellat. W. s.v., 692, 36; au sens restreint « ascendants qui ont précédé le grand-père dans une même famille » plur., Lex Baiuv., 12, 8, ibid., 692, 48. Antecessor a donc assumé le sens du lat. majores. La forme a. fr. anceisor s'explique par l'influence de l'a. fr. anceis « auparavant », Thomas ds Romania, t. 14, p. 577.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1 400. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 1 709, b) 2 246; xxes. : a) 2 403, b) 1 846.
BBG. − Bal.-Maq. 1968. − Cros-Gardin 1964. − Duval 1959. − Éd. 1967. − Esn. 1966. − Eyraud (D.). Vive la lang. Vie Lang. 1969, no205, p. 204. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 151, 221. − Lacr. 1963. − Laf. 1878. − Marcel 1938. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Pope 1961 [1952], § 257, 370, 800, 806.