| ANALGÉSIE, ANALGIE, subst. fém. MÉD. Perte partielle ou totale de la sensibilité à la douleur consécutive à certaines affections comme l'hystérie, ou provoquée par l'action de médicaments analgésiques : 1. ... un peu d'anesthésie ou d'analgésie peut persister.
Ravaut ds(F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouveau traité de médecine,fasc. 2, 1920-1924, p. 403). − P. anal., littér. Toute espèce de remède scientifique à des maux spirituels : 2. Et ce ne sera pas à leurs [des maîtres charnels du monde moderne] analgésies
Que nous demanderons l'oubli de la douleur.
Et ce ne sera pas à leurs anesthésies,
L'oubli de la souffrance et l'oubli du malheur.
Ch. Péguy, Ève,Les Tapisseries, 1913, p. 898. Prononc. : [analʒezi], [analʒi]. Étymol. ET HIST. − 1823 méd. analgésie (Begin, Boisseau, ..., Dict. des termes de méd., chir., art vétér., etc..., sans attest. ds Fr. mod., t. 37, p. 38); 1838 id. (Ac. Compl. 1842 : Analgésie. Absence de la douleur); 1866 (Lar. 19eadmet concurremment analgie, de même sens); de même Littré Suppl. 1877, Ac. t. 1 1932.
Empr. au gr. α
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α « insensibilité pour la douleur » d'où « insensibilité, dureté » ds Aristote, Nic., I, X, 12 : Ο
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ς. [Néanmoins, même dans ce cas la vertu resplendit lorsqu'un sage supporte d'un front serein bien des infortunes graves, non par insensibilité, mais par générosité et grandeur d'âme]. STAT. − Fréq. abs. litt. : 1. BBG. − Bénac 1956. − Foulq.-St-Jean 1962. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Goblot 1920. − Höfler (M.). Une Source négligée de Landais et des compléments au Dictionnaire de l'Académie française. Fr. mod. 1969, t. 37, p. 36. − Lal. 1968. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Piéron 1963. − Porot 1960. |