| ANALECTE, subst. masc. A.− Subst. masc., ANTIQ. ROMAINE. Esclave chargé de recueillir les restes d'un repas, de balayer les miettes ... B.− Subst. masc. plur. (analecta, analectae, analectes). − ANTIQ. ROMAINE. ,,Nom donné, chez les anciens, aux restes des repas, à ce qui tombait à terre.`` (Bach.-Dez. 1882). − PHILOL., vieilli. Morceaux en prose ou en vers, choisis dans les ouvrages d'un ou de plusieurs auteurs. Synon. anthologie* : 1. Ce ne sont pas des bras tout chargés de pandectes
Qui rameront pour nous sur nos derniers trois-mâts.
Ce ne sont pas ces gueux et ces porte-hamacs
Qui nous rattraperont avec leurs analectes.
Ch. Péguy, Ève,Les Tapisseries, 1913, p. 876. 2. J'ai pour toi un exemplaire des analecta que j'avais fait réserver pendant que tu étais en A. E. F. Le texte est un ramassis.
A. Gide, P. Valéry, Correspondance,lettre de P. V. à A. G., sept. 1926, p. 504. Prononc. ET ORTH. : [analεkt]. L'ensemble des dict. des xixeet xxes. traitent ce mot en tant que subst. masc. plur. le mot employé au sing. étant réservé au sens d'esclave. Nouv. Lar. ill. emploie comme vedettes : analecta, analectal ou analectes; Lar. encyclop. : analectes ou analecta. Étymol. ET HIST. − 1. 1721 subst. masc. plur. « recueil » (Trév. : Analecte(s)) ... Le Père Mabillon a donné ce nom à un ouvrage en 4 volumes, qui contient différentes pièces qu'il a fait imprimer. Il y a aussi les Analectes Grecs de D. Loppin in-4o); qualifié de vieilli par Rob.; 2. 1771 (Trév. : Analecte. On donnoit ce nom chez les Romains, aux esclaves qui avoient soin de ramasser ce qui étoit tombé d'un festin et de balayer la salle où l'on mangeoit); d'où 1771 analectes au plur. « restes d'un repas qui demeurent sur une assiette, ou qui tombent sous la table » (Trév.); Besch. 1845 et Lar. 19e.
Empr. au lat. analecta gr. α
̓
ν
α
́
λ
ε
κ
τ
α « choses recueillies » de α
̓
ν
α
λ
ε
́
γ
ω « choisir, recueillir, ramasser »; au sens 2 ds Martial, 7, 20, 17 ds TLL s.v., 15, 55, analecta quidquid et canes reliquerunt; le sens 1 ne semble attesté en lat. qu'à l'époque moderne 1675-1685. Dom Jean Mabillon, Veterum analectorum tomi I-IV (Cioranescu, Bibiliographie litt. fr. XVIIes., Paris, t. 2, 1966, no43935). STAT. − Fréq. abs. litt. : 2. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Mont. 1967. − Prév. 1755. |