| AMOCHER, verbe trans. A.− Arg. [En parlant d'une pers.] 1. Arg. pop. Donner des coups : 1. ... pendant quinze jours, monsieur [un boxeur] amochait régulièrement madame.
F. Carco, Jésus-la-Caille,1914, p. 135. − P. ext., lang. fam. : 2. ... je plaçais des billes dans ma fronde, et je visais longtemps, plus particulièrement les filles, et j'amochais l'une ou l'autre, et elles piaillaient et ameutaient les gamins...
B. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 151. ♦ S'amocher la gueule. ,,Se meurtrir mutuellement le visage à coups de poing.`` (A. Delvau, Dict. de la langue verte). 2. Arg. milit. Blesser, mutiler (cf. amoché*) : 3. Nous sommes bien contents, quand nous sommes amochés, qu'il y ait des infirmières pour s'occuper de nous moins durement que bien des salauds d'infirmiers militaires, qui ont l'air de nous dire : « estimez-vous encore heureux d'être là ».
J. Romains, Les Hommes de bonne volonté,Verdun, 1938, p. 127. B.− Fam., récent. [En parlant d'un obj., en partic. d'une automobile] Abîmer, détériorer, le plus souvent à la suite d'un choc. Amocher une voiture. Prononc. ET ORTH. : [amɔ
ʃe], j'amoche [ʒamɔ
ʃ]. − Rem. Rob., s.v. amocher : s'amocher ou s'amochir. Devenir laid, enlaidir. Étymol. ET HIST. − 1867 arg. « abîmer, blesser », supra; 1903 part. passé substantivé « celui qui a reçu des coups, blessé » (M. Mario et L. Launay, Vidocq ds France 1907 : Dis donc, hé vieux! retire donc ton pif que je voie la gonzesse qui se fait peloter par l'amoché, derrière toi).
Prob. dér. de moche subst. « écheveau de fil non tordu, vendu en gros paquets » (moche*, adj.), d'où « arranger grossièrement » et « défigurer, abîmer »; préf. a-1*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 2. BBG. − Esn. 1966. − Esn. Poilu 1919. − France 1907. − Larch. Suppl. 1880. − Sain. Lang. par. 1920, p. 104. − Sandry-Carr. 1963. − Timm. 1892. |