| ALPAGE, subst. masc. A.− Vx. Droit de pâturage dans les Alpes et, plus gén., dans les hautes montagnes. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que ds Lar. encyclop. et Quillet 1965. B.− Saison d'été passée en montagne par les troupeaux transhumants. Rem. Attesté ds Littré, Lar. 19e-Lar. Lang. fr. et Quillet 1965. C.− Prairie de haute montagne où paissent les troupeaux : 1. Le vallon nous a beaucoup plu, avec ses alpages, ses forêts, son air d'aisance et de fraîcheur, ses belles eaux opulentes jaillissant de tout côté.
H.-F. Amiel, Journal intime,1866, p. 367. 2. Déjà les troupeaux ont quitté les alpages.
H. Bosco, Le Mas Théotime,1945, p. 323. Rem. Attesté ds Rob., Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr., Quillet 1965 et Dub. Prononc. ET ORTH. : [alpa:ʒ]. − Rem. Besch. 1845, s.v. alpen renvoie à alpage (cf. aussi Lar. 19e). Étymol. ET HIST. − 1. 1546 pays de Vaud arpaige « transfert et séjour du bétail spécialement des troupeaux de vaches dans les pâtures de haute montagne pendant la saison d'été » (Arch. Ch.-d'Œx ds Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33 : arpaige et désarpaige); 1769 Fribourg alpage « id. » (Mém. Soc. œcon. Berne, II, 103, ibid. : Il faudroit à mon avis, fixer l'alpage au 25 may); 1878 (Lar. 20e: Alpage. Saison d'été passée dans la montagne par les troupeaux transhumants); 2. 1661-1672 « pâturage de haute montagne » (Chorier, Hist. Dauphiné, C. 1, 93 ds Trév. 1752, s.v. alpen et alpage); bien attesté en ce sens pour la Suisse romande (Vaud, Valais) ds Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33.
Dér. de alper; suff. -age*. Alper, terme en usage dans les Alpes de Suisse romande, transitif au sens de « conduire le bétail dans les pâturages de montagne pour y passer l'été » (pays de Vaud, Valais), intrans. au sens de « passer l'été dans les alpages » (Vaud dep. 1659), d'apr. Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33, s.v. alper. Alper dér. de alpe, terme en usage dans les Alpes fr. et de Suisse romande pour désigner les « hautes pâtures alpestres, fréquentées pendant la saison d'été », empr. au lat. alpis, sing. (en usage chez les poètes, TLL s.v. alpes, 1716, 56), alpes, plur. « les Alpes », cf. lat. médiév. alpes « hautes pâtures alpestres » xiies., Fribourg (Arch. Soc. hist. Fribourg, VI, 6, 15 bis ds Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33, s.v. alpe : [...] R. de Arcu[n]cie ... dedit ecclesie Alteripe illam partem alpium suarum); 1227 « id. », pays de Vaud (Mém. Soc. hist. Suisse romande, XXIX, 263, ibid. : ita quod possit ibi alpem facere); lat. médiév. alpagium attesté au sens de « droit payé sur l'estivage du bétail à la montagne » terme jur., Vaud, 1292-93 (Arch. Turin, Comptes Chillon, ibid., s.v. alpage : non levatur alpagium, ut dicitur, et levatur alpagium in bestiis existentibus cum bestiis dictorum nobilium), Grenoble, 1333 ds Du Cange s.v. alpes-alpagium. STAT. − Fréq. abs. litt. : 8. BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Barr. 1967. − Boiss.8. − Dainv. 1964. |