| ALKÉKENGE, subst. masc. BOT. Plante ornementale de la famille des solanées produisant des fleurs dont le calice, d'abord blanc, devient rouge-orangé, se referme au sommet et contient le fruit, une baie d'un rouge vif : 1. ...la pulsatilla vulgaris est la coquelourde, la coquerelle, le coqueret, la coquerette, la clochette, le passe-velours, la fleur du vent. Cette coquerelle, des botanistes ont osé la dénommer alkékange, mot dont j'ignore l'origine, mais dont la laideur est trop évidente.
R. de Gourmont, Esthétique de la langue française,1899, p. 44. 2. Car « Sido » aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la croix-de-Malte, des hortensias et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le coqueret-alkékenge, encore qu'elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais...
Colette, Sido,1929, pp. 25-26. Rem. Cette plante, du genre physalis, est appelée aussi coqueret, coquerelle, lanterne (Lar. encyclop.), herbe à cloques (Guérin 1892), etc. (cf. ex. 1). Prononc. ET ORTH. : [alkekɑ
̃:ʒ]. − Var. graph. : alkékange (supra ex. 1); var. morphol. : alkékengère (Littré, Guérin 1892). Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop. et Ac. Gastr. 1962 donnent à ce mot le genre fém. Étymol. ET HIST. − xves. alkacange « plante vivace dont le fruit possède des propriétés diurétiques » (Grant Herbier, no186 ds Gdf. Compl. : Faba inversa, feve enverse, c'est une herbe qui a les feulles semblables a espece de morelle que l'on appelle solatrum rusticum, alkacange); 1555 alquequange p. ext. « fruit de cette plante, appelé aussi cerise d'hiver » (Junius, Nomenclature, p. 97 ds Gdf. : Halicacabus, vesicaria, Plin. Des coquerets, coullebobes, alquequanges baguenaudes. It. : alquaquengi); 1611 alcange, alchechange, alchequange, alkerenge (Cotgr.).
Empr. à l'ar. al-kākanğ, de mêmes sens (Lok. 1927, s.v. kākanğ
); attesté en esp. sous la forme alkakengi dep. 1555 (Laguna ds Cor. t. 1 1954, s.v. alquequenje). STAT. − Fréq. abs. litt. : 2. BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Alex. 1768. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Comm. t. 1 1837. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Nysten 1814-20. |