| ALEXANDRINISME, subst. masc. A. ANTIQ. Civilisation grecque de l'époque alexandrine : 1. Plusieurs fois, depuis que Heidegger a ramené devant nous l'image du chevalier marchant à la mort, l'éloge de la dureté a été opposé à une époque dont l'alexandrinisme amollit les énergies et dissipe les audaces.
E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 563. − Spéc., vx. Système philosophique des néo-platoniciens d'Alexandrie. B.− LITT. ,,Caractère de pensée et de style dont les écrivains et particulièrement les poètes grecs d'Alexandrie ont donné l'exemple : subtilité et obscurité, jointes au goût des allégories et des allusions érudites.`` (Lal. 1968) : 2. Et qui, parmi ce qu'on nomme aujourd'hui le public, aime et comprend cette merveille : les Émaux et Camées? Et qui sait goûter l'alexandrinisme et les mythologies de Théodore de Banville?
J. Lemaître, Les Contemporains,1885, p. 80. 3. Et le romanticisme, dit romantisme, − et l'alexandrinisme, dit hellénisme, et la catachrèse, et la litote, et tous ces noms que nous tendions fièrement aux examens pour les faire poinçonner comme dans le métro des tickets de toute première classe, je les perçais à jour à ma façon, j'eus mon alexandrinisme à moi, mon romantisme à moi, et des litotes fausses plus belles que nos vraies.
J. Giraudoux, Suzanne et le Pacifique,1921, p. 134. 4. Soudain un choc en retour − un des plus significatifs de l'histoire − au nom de la pure littérature : l'alexandrinisme, avec son cri de guerre contre le développement, sa vénération du court et de l'exquis, sa création de l'épigramme, de l'anthologie, sa dévotion aux problèmes du langage, son mépris pour le fond, son estime pour la seule poésie, sa carence à peu près totale de prosateurs.
J. Benda, La France byzantine,1945, p. 164. Étymol. ET HIST. − 1838 philos. (Ac. Compl. 1842 : Alexandrinisme [...] Système philosophique de l'école d'Alexandrie).
Dér. de alexandrin1* étymol. 2; suff. -isme*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 13. BBG. − Lal. 1968. |