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ALANGUISSEMENT, subst. masc.
État de faiblesse, d'épuisement; manque de vigueur :
1. Voyez le travail machinal et monstrueux des candidats qui aspirent aux grandes écoles, puis, au sortir de ces mêmes écoles, la fatigue profonde, l'alanguissement, la flânerie au café ou à domicile, l'inertie bureaucratique ou provinciale. H. Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, p. 291.
2. ... j'aime être triste dans cet alanguissement de la fin du jour, quand une sorte de poussière monte de la terre vers le ciel, et quand malgré tout je suis deux, avec lui qui ne m'aime pas. H. de Montherlant, Le Songe,1922, p. 193.
P. ext. État de langueur, abandon provoqué par la rêverie ou par un sentiment tel que la tendresse, l'amour, le désir :
3. Il avait fait de longs voyages pour fuir ces allanguissements insurmontables des âmes rêveuses; ... M. Du Camp, Mémoires d'un suicidé,1853, p. 23.
4. Si quelquefois elle se laissait aller à un allanguissement plein de délices, la tristesse venait immédiatement succéder à cet état. Champfleury, Les Bourgeois de Molinchart,1855, p. 155.
5. ... la fameuse Sainte Thérèse du Bernin, − grande dame autant que sainte, évanouie d'amour et défaillante d'un alanguissement tel qu'en aucune alcôve il n'en est de plus voluptueux. M. Barrès, Du Sang, de la volupté et de la mort,1893, p. 135.
Prononc. : [alɑ ̃gismɑ ̃].
Étymol. ET HIST. − 1562 méd. « état de langueur » (Du Pinet, Pline, XXXII, 10 ds Gdf. Compl. : les alanguissemens qui precedent ordinairement l'hydropisie); tombé en désuétude aux xviieet xviiies., repris avec un sens plus psychol. par Rousseau, Rêv. du promen. solit., 2 [1776-1778] ds DG : Un tiède alanguissement énerve toutes mes facultés. Dér. du rad. du part. prés. de alanguir*; suff. -ement (-ment1*).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 38.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bél. 1957. − Bénac 1956.