| AGUICHEUR, EUSE, adj. et subst. Qui cherche (ou réussit) à attirer et à plaire par des manières coquettes. Synon. enjôleur, aguichant.1. [En parlant d'une pers. gén. d'une femme ou de son comportement] :
1. Luce me voit partie, complètement absente, et me tire par la manche avec son sourire le plus aguicheur. Mademoiselle lit des journaux; mes camarades échangent des bouts de phrase ensommeillés. Je geins et Luce proteste doucement : − Tu ne me parles plus jamais, aussi!
Colette, Claudine à l'école,1900, p. 226. 2. Marise, aguicheuse à froid, faisant l'aimable...
V. Margueritte, Le Couple,Paris, Flammarion, 1935. Rem. Attesté ds Lar. 3 et Quillet 1965. 2. P. ext. [En parlant d'un inanimé en relation avec une pers.] :
3. Sur un clapotis léger des cordes, les bois murmurent un motif caressant (...) sonorités aguicheuses, caresses de timbres, chatouillis ravissant (...). [Fauré, la Naissance de Vénus.]
Willy, Notes sans portées,1896, p. 69. 4. ... c'est pourquoi ma chair est triste, hélas! sauf quand ton souvenir aguicheur la vient ensoleiller.
Colette, Claudine à Paris,1901, p. 146. 5. Tout de même, ils ont du toupet d'étiqueter « Saint Jean Baptiste » cette figure aguicheuse et pointue du Vinci, qui sourit, col penché...
Colette, Claudine en ménage,1902, p. 118. Prononc. : [agiʃ
œ:ʀ], fém. [-ø:z]. Enq. : /agiʃø2z, D/. Étymol. ET HIST. − 1. 1896 adj. fém., supra ex. 3; 1900 adj. masc., supra ex. 1; 2. 1957 subst. canad. (Bél. : aguicheur, euse adj. et n. Qui aguiche).
Dér. du verbe aguicher* « attirer »; suff. -eur2*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 1. BBG. − Bél. 1957. − Pichon (É.). Aguicher et ses dérivés. Fr. mod. 1939, t. 7, pp. 69-70. |