| AFFOUAGE, subst. masc. A.− DROIT 1. Droit accordé aux habitants d'une commune de pratiquer certaines coupes de bois de chauffage sur les biens communaux. ♦ Droit d'affouage, affouage. Redevance liée à ce droit (cf. affouagiste) : 1. Ensuite se payait l'étalage des foires. On en comptait trois par an : la première, à la Saint Mathias; la seconde, à la Saint Modesty; la troisième, à la Saint-Gall. Deux sergents visiteurs taxaient les places à tant, pour le bénéfice de Son Altesse. Ensuite venaient les poids de la ville : pour le cent de laine, farine ou autres marchandises, un sou; puis les amendes, qui se plaidaient par-devant le prévôt, mais que les conseillers de Son Altesse jugeaient et taxaient à son profit; puis le droit de glandage et passon [pâture]; les droits d'affouage, les droits de foulon et battant; la grosse dîme, pour les deux tiers à Son Altesse, et pour l'autre tiers à l'Église; la petite dîme, en blé, pour l'Église seule, mais dont Son Altesse finit par lui retirer la connaissance, parce qu'elle s'aimait encore mieux que l'Église.
Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, pp. 6-7. 2. Restent les cléricaux, tu les connais, la plupart ont montré trop d'intransigeance pour trouver crédit auprès des Républicains. Je n'en vois qu'un pour faire la liaison. On l'a vu, aux dernières séances du Conseil, s'efforcer résolument de réconcilier les deux partis dans les débats sur les affouages.
M. Aymé, La Jument verte,1933, p. 93. Rem. Dans ce dernier ex., le cont. suggère qu'il s'agit de la répartition du bois d'affouage. 2. DR. COUTUMIER. ,,Droit pour le seigneur de se faire allouer du bois de chauffage ou du bois pour chauffer le four banal dans une forêt appartenant aux habitants.`` (M. Marion, Dict. des institutions de la France aux XVIIeet XVIIIesiècles, Paris, Picard, 1968, [1923]). 3. Impôt payé pour chaque feu ou maison. Rem. Attesté ds Littré et Lar. 19e. B.− Entretien en bois de chauffage, en combustibles d'un établissement, d'une usine. Rem. Attesté ds Ac. 1798 Suppl. 1835, Boiste 1834, Land. 1834; Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Nouv. Lar. ill. Prononc. − 1. Forme phon. : [afwa:ʒ]. 2. Dér. et composés : affouagement, affouager, verbe, affouager, ère subst. et adj., affouagiste. Étymol. ET HIST. − 1. 1256 dr. affoage « droit de prendre du bois dans une forêt » (Charta Gallica ds Du Cange s.v. confoagium : Fors tant que por lur affoage, ne devent il trancher ne fol, ne chesne); 2. av. 1492 id. effouage « redevance due par chaque foyer » (J. Molinet, Chron., ch. 38, Buchon ds Gdf. : Sans ce qu'il fut jamais travaillé d'aulcunes effouages, gabelles, emprunts); 3. 1594 id. « ce qui sert à chauffer » (Chassignet, Mespris de la vie, 131 ds Gdf. : S'il le voit [l'arbre] au retour sans füeille languissant, Desnué de rameaus, l'effouage et la proye Du bucheron); ce sens se spécialise en celui de « entretien en combustibles d'une usine ».
Sens 1 dér. de l'a. fr. afouer « allumer » dep. 1204 (Le Renclus de Moiliens, Roman de Charité, Richel., 23 111, fo221a ds Gdf. : El feu qui ja est affoues) et « fournir de chauffage » dep. 1264 (St Urbain, Arch. H.-Marne, ibid. : et puent panre... les ramasons en ce meesmes bois pour afouer la teulerie); suff. -age*, cf. lat. médiév. affuagium « droit de prendre du bois dans une forêt » 1253 (Regestum Feodorum Burgundiae, f. 72 ds Du Cange s.v. affuiagium : habere plenum Affuagium et plenum usagium in nemoribus dicti Ducis); sens 2 et 3 dér. de l'a. fr. feuiage « bois de chauffage » dep. 1262 (Siersberg, 49 Arch. Meurthe ds Gdf. s.v. fouage : avoir son usaire en la forest por marien et feuaige) et fuage « droit exigé sur chaque foyer » dep. 1274 (Theuley, Arch. H.-Saône, H 814, ibid. : Por lou fuage du dit molin); préf. a-1*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 2. BBG. − Barr. 1967. − Bél. 1957. − Blanche 1857. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Cap. 1936. − Chesn. 1857. − Dupin-Lab. 1846 [s.v. affouer]. − Lar. comm. 1930. − Mots rares 1965. − Réau-Rond. 1951. − Romeuf t. 1 1956. |