| AFFIXE, subst. masc. A. HORLOG. Affixe compensateur. Segment d'un balancier compensateur qui permet d'en modifier la puissance réglante : 1. Parmi les balanciers [de chronomètre] dont la puissance peut être modifiée au gré de l'artiste, (...) se rangent le balancier à bilames peu sensibles et le balancier à affixe compensateur.
J. Andrade, Horlogerie et chronométrie,1924, p. 436. B. LINGUISTIQUE 1. Élément lexical qui s'ajoute à un mot ou à un radical pour en modifier le sens ou la fonction, appelé préfixe, infixe ou suffixe selon qu'il est placé au début, à l'intérieur ou à la fin du mot : 2. J'emploie affixe, ainsi que l'ont fait maints grammairiens, comme un terme commode englobant les deux notions de préfixe et de suffixe...
Gall,1955, p. 297. ♦ Emploi adj. Particule affixe. Qui se fixe, s'attache à un mot ou à un radical. 2. Dans les lang. hébraïque, lapone, péruvienne, turque, dans les dial. samaritain, chaldéen, syriaque, se dit de particules qui s'accolent à un mot pour y ajouter l'idée de rapport à l'une des 3 pers. du sing. ou du plur. (les affixes peuvent désigner en hébreu et arabe des pron. pers., en turc, lapon et péruvien des lettres ou syllabes qui tiennent lieu d'adj. poss.) : 3. Quelle affinité y a-t-il donc entre les hébreux, les lapons, et les péruviens, qui ait pu leur inspirer l'usage des affixes, inconnu à tant d'autres nations?
Gramm.1789, p. 243. C. MATH. Nombre complexe (ou nombre imaginaire) lié à sa représentation géométrique : 4. Le nombre, structuré et construit, prend ainsi le pas sur le segment, plus intuitif mais moins précis; l'arithmétique supplante la géométrie en analyse. D'ailleurs, tant dans la théorie des équations différentielles que dans la théorie générale des fonctions, les recherches, dans leur finesse, et pour serrer de plus en plus les anomalies, sont obligées de prendre de plus en plus en considération les propriétés spécifiquement arithmétiques des coordonnées ou des affixes. C'est l'arithmétisation des mathématiques, signalée en particulier par Félix Klein.
Hist. générale des sciences,t. 3, vol. 1, 1961, p. 67. 5. À tout nombre complexe z = (a, b) correspond un point M bien déterminé appelé l'image de z. À tout point M du plan correspond un nombre complexe z bien déterminé appelé l'affixe du point M.
Encyclop. Lar.t. 2, 1968, p. 294. Prononc. − 1. Forme phon. : [afiks]. 2. Dér. et composés : affixal, affixé, antéfixe (cf. Juill. 1965), infixe, préfixe, suffixe. Étymol. ET HIST. − 1. Subst. 1584 gramm. « élément susceptible d'être incorporé à un mot pour en modifier le sens, la valeur, la fonction, le rôle, sans en détruire l'unité » (Thevet, Vie des Hommes Illustres, 561 vods Quem. t. 1 1959 : Vous avez des tables, grammaires, des parcelees et iointes ensemble pour l'explication de toutes les parties de la langue Hebraique sur les declinaisons des pronoms, les conjugaisons des verbes, l'artifice de sous-mettre les affixes, les façons diverses et iugemens des noms); 2. 1586 adj. gramm. « qui s'adjoint à un radical » (Le Loyer Hist. des spectres, III, 6 ds Hug. : Quant à la lettre premiere de Persephone, bien qu'elle soit radicale ou primitive és Hebrieux, si est-ce qu'és Arabes et Pheniciens elle est affixe, et sert de composition).
Empr. au lat. affixus part. passé de affigere « attacher ». BBG. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bible 1912. − Boiss.8. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Springh. 1962. |