| AFFERMAGE, subst. masc. Action d'affermer, de donner ou de prendre à ferme quelque chose. Synon. amodiation, location.1. Un bien rural : 1. Mais, lui disais-je d'abord, de ce médiocre entretien, qui en souffre? le fermier tout seul, n'est-ce pas? le rapport de sa ferme, s'il varie, ne fait pas varier le prix d'affermage.
Et Charles s'irritait un peu :
− Vous n'y connaissez rien, se permettait-il de répondre.
A. Gide, L'Immoraliste,1902, p. 414. 2. − Le conseil?... Oui... c'est-à-dire... enfin, oui. Des bagatelles, comme d'habitude : coupes de bois, adjudications. À propos, je crois que nous nous sommes fait flouer pour l'affermage des pommiers de la route.
M. Arland, L'Ordre,1929, p. 456. − P. ext. La redevance exigée pour la concession de ce bien (Besch. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Quillet 1934) : 3. Chacun d'eux dîna donc chez son métayer, pinça le menton de la fille, au dessert, empocha la sacoche de l'affermage et, après avoir échangé avec la famille quelques proverbes bien sentis (...), chaque propriétaire, se dérobant aux bénédictions convenues, reprit place, à son tour, dans le char-à-bancs collecteur qui vint les recueillir, ...
Ph.-A.-M. de Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, Les Brigands, 1883, pp. 250-251. 2. Le droit de percevoir des impôts ou des taxes publiques (Cap. 1936, Pt Rob.). 3. Un emplacement, une partie de journal, etc. à des fins publicitaires (Lar. 19eet suiv., Cap. 1936, Pt Rob.). 4. Un service public ou d'autres sources de revenu : 4. Il suffit de bien connaître le produit annuel de cet affermage de loges, et le nombre rond des séances annuelles de la comédie, pour extraire facilement la recette journalière de ces loges de leur location annuelle...
P.-A. de Beaumarchais, Correspondance,1799, p. 14. Rem. En dr. admin. (ex. 4) la notion de affermage est très proche de la notion de concession, procédé consistant à confier pendant un certain temps la gestion d'un service public à un partic. qui reste soumis au contrôle de l'Administration, rémunéré soit au moyen d'une subvention, soit, le plus souvent, par la perception de taxes sur les usagers du service. Prononc. : [afε
ʀma:ʒ]. Étymol. ET HIST. − 1. 1489 « engagement d'un serviteur pour un temps déterminé » (Ord., XX, 217 ds Gdf. : Nul desdits maistres ne pourra recevoir aucun serviteur de l'autre maistre s'il n'a parachevé son service et affermage), qualifié de vieilli par DG; 2. 1845, Besch. Affermage... Action de céder l'usufruit d'un bien rural, à l'année, moyennant un prix convenu − Prix auquel cet usufruit est concédé.
Dér. de affermer*; suff. -age*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 3. BBG. − Bél. 1957. − Cap. 1936. − Réau-Rond. 1951. − Réau-Rond. Suppl. 1962. − Romeuf t. 1 1956. |