| ADMIRANT, ANTE, part. prés., adj. et subst. I.− Part. prés. de admirer*. II.− Adj., littér. [En parlant d'une pers., d'un état d'âme, d'un sentiment] Qui admire ou exprime l'admiration. Synon. admiratif : 1. Pour lui, il arriva séduit, admirant, et presque timide à force d'émotion, dans le premier des salons où l'on dansait.
Stendhal, Le Rouge et le Noir,t. 2, 1830, p. 282. 2. ... il [Raoul D...] l'adorait cette mère, parlait d'elle avec une effusion tendre, admirante, un respect de métis pour la femme blanche, l'être supérieur.
A. Daudet, Trente ans de Paris,1888, p. 258. 3. Marie et Anaïs, ravies, essayent les leurs [diadèmes] au milieu d'un cercle admirant de gosses; moi, je ne dis rien, mais j'emporte mon ustensile à la maison où je le démolis commodément.
Colette, Claudine à l'école,1900, p. 268. 4. Omer eût voulu, pour lui, une sorte de sœur admirante qui l'eût caressé, comme à leur insu.
P. Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 297. 5. J'en suis de plus en plus admirant ... [des contre-rimes].
P.-J. Toulet, Correspondance avec un ami pendant la guerre,1920, p. 54. 6. Le primordial, l'essentiel, ce n'était pas ce hérissement de suppositions, mais cette espèce de lumière toute blanche émanée de la phrase merveilleuse. Ainsi parlait-il en son cœur double. L'émotion admirante devint si forte qu'il s'arrêta quelques secondes après le point final.
J. Malègue, Augustin ou le Maître est là,t. 2, 1933, pp. 293-294. Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Littré et Lar. 20equi le donnent comme vieux; admirant ajoute à admiratif une idée de durée, de déroulement interne du procès, et donc d'intensité du sentiment. III.− Subst., rare : 7. En Allemagne, en Italie, en Espagne, l'admiration est au contraire pleine de bonne foi et de bonheur; là, l'admirant a orgueil de ses transports et plaint le siffleur; je ne dis pas le moqueur, c'est un rôle impossible dans des pays où le seul ridicule est de manquer la route du bonheur, et non l'imitation d'une certaine manière d'être.
Stendhal, De l'Amour,1822, p. 143 |