| ACCORDANT, ANTE, adj. et subst. masc. A.− Emploi adj. 1. [Gén. en parlant d'un inanimé, plus spéc. d'actions humaines, etc.] Qui concorde, s'accorde avec : 1. Mais ma tête, montée au ton d'un instrument étranger, était hors de son diapason : elle y revint d'elle-même; et alors je cessai mes folies, ou du moins j'en fis de plus accordantes à mon naturel.
J. Guéhenno, Jean-Jacques,En marge des « Confessions », préf., 1948, p. 58. 2. MUS., vx. [En parlant des tons, des sons] ,,Qui s'accorde bien. Ut et sol sont des tons accordants entre eux, ut et si ne sont pas des tons accordants entre eux, ils sont discordants.`` (Ac. 1835). Rem. 1. Ac. 1878 et Ac. t. 1 1932 ajoutent que le mot ,,a vieilli... on dit plutôt consonant.`` 2. Ac. 1740, Trév. 1771 signalaient aussi l'expr. voix accordantes (opposé à voix discordantes). Cette loc., mentionnée déjà chez Nicot 1606 (cry accordant, voix mal accordante, homme mal accordant, homo voce absonus), ne semble plus attestée au xixes. Pour DG (une suite de) qualités accordantes (Pascal) est vieilli. Pour sons accordants, cf. accorder étymol.-hist. B.− Emploi subst. Sonneur professionnel normalement attaché à une église : 2. Mais pourquoi ne m'as-tu pas dit que ton ami Carhaix, − car c'est lui, n'est-ce pas, − était sonneur? demande Durtal. (...) Voyez-vous... c'est fini, les cloches ou plutôt c'est les sonneurs dont il n'y a plus! à l'heure qu'il est ce sont des garçons charbonniers, des couvreurs, des maçons, d'anciens pompiers, ramassés pour un franc sur la place, qui font la manœuvre (...) Savez-vous, Monsieur Duratl [répondit Carhaix] que nous ne sommes plus à Paris que deux accordants, moi et le père Michel qui n'est pas marié et qu'on ne peut, à cause de ses mœurs, attacher régulièrement à une église. Cet homme-là, c'est un accordant qui n'a pas son pareil; mais, lui aussi, il se désintéresse; il boit et, saoul ou pas saoul, il travaille et après cela, il reboit et il dort.
J.-K. Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 54. 3. Sonner les cloches en les adorant, et se livrer aux besognes désuètes de l'art féodal ou à des labeurs monastiques de vies de saints, ce serait complet, si loin dans les vieux âges! − Hélas! dit Carhaix, je ne suis qu'un pauvre homme et je ne sais rien, mais ce type que vous rêvez existe. En Suisse, je crois, un accordant collige depuis des années un mémorial héraldique.
J.-K. Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 227. Rem. Ce mot n'est attesté que chez Huysmans, l'usage ne connaît que sonneur; accordant ne figure pas dans les dict. d'arg. consultés. Quant au choix du mot, il est peut-être motivé par le fait que le sonneur professionnel peut ou doit faire sonner ensemble plusieurs cloches de tons différents. Prononc. − Dernière transcription ds DG : a-kòr-dan, -dānt'. STAT. − Fréq. abs. litt. : 177. BBG. − Rey-Cottez 1968, t. 36, p. 141. |