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ACCOLEMENT, subst. masc.
I.− [En parlant de pers.]
A.− Vx. Accolader.
B.− Néol. Vocab. amoureux ou érotique. [En parlant d'un corps accolé à un autre (cf. accoler I B 1)] :
1. Ses baisers [de Jacques], l'accolement de son jeune corps vigoureux et rose... l'éclair de beauté mystérieuse qui le visite à cette minute là, raniment au fond des yeux sombres de Minne (...) l'espoir du miracle attendu... Colette, L'Ingénue libertine,1909, p. 184.
P. anal. :
2. Il faut qu'entre le corps et la croix il y ait une espèce d'adhésion active, d'accolement, d'attrait de succion intégrale. P. Claudel, Un Poète regarde la croix,1938, p. 61.
II.− Domaines du lang., de la biol., de la chim.[En parlant de choses] Rapprochement, réunion de deux éléments mis côte à côte :
3. Le roi rayé, voilà un accolement de mot disparates : le roi (métaphore) rayé (technique). Si c'est roi qui est l'idée principale, il faut une épithète dérivant de l'idée de roi. Si c'est rayé, au contraire, sur qui doit se porter l'attention, il faut un substantif en rapport avec rayé,... G. Flaubert, Correspondance,1853, p. 147.
4. L'accolement des parois des sacs détermine la formation de cloisons membraneuses,... E. Perrier, Traité de zoologie,t. 4, 1893, p. 3204.
5. Dans ces composés d'adsorption, il y a simplement accolement, non combinaison chimique. A. Policard, Précis d'histologie physiologique,1922, p. 60.
ANAT. Accolements péritonéaux.
Rem. Besch. 1845 signale un emploi en archit. : ,,Espace de terrain ordinairement large d'une toise, entre les fossés d'un chemin et les bordures du pavé auquel il sert d'encaissement en se trouvant de niveau avec lui.`` Reproduit presque textuellement par Littré, cet emploi a été critiqué par DG : ,,(Technol.) Mot donné, par confusion, pour accotement.`` Il s'agit donc prob. d'un sens fantôme, né d'une erreur de lecture par confusion de l et de t, le verbe accoler n'ayant jamais le sens techn. qui rendrait compte de cet emploi supposé de accolement.
III.− Synon. de accolage (Ac. 1932).
Prononc. : [akɔlmɑ ̃].
Étymol. ET HIST. − 1213 « action de serrer dans ses bras » (Fet des Romains 387, 17 d'apr. Flutre ds Romania 65, p. 481 : il fu vis a Pompee que il l'acoloit; mes en cel acolement ele s'esvanoïseit d'entre ses braz); xives. « id. » (Livre des Esches ms. Chartres 411, fo70 rods Gdf. Compl. : Pour les acolemens de son mary). − 1842, Ac. Compl. vieux langage. Dér. de accoler* au sens 1; suff. -ement (-ment1*).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 3.
BBG. − Barb.-Card. 1963. − Baulig 1956. − Littré-Robin 1865.