| ABSOUDRE, verbe trans. I.− THÉOL. pénitentielle cath. Pour un confesseur, remettre, au nom de Dieu, les péchés du pénitent par la formule et le geste de l'absolution. P. ext. Pardonner les péchés, en parlant du jugement de Dieu après la mort (ex. 2) : 1. Eudore leva vers le ciel ses bras chargés de chaînes (...). Cyrille prononça sur lui ces paroles : « Fidèle, je t'absous par la miséricorde de Jésus-Christ qui délie dans le ciel tout ce que ses apôtres délient sur la terre. »
F.-R. de Chateaubriand, Les Martyrs,t. 3, 1810, p. 153. 2. Que tu meures absous ou damné, marmottait Scarbo cette nuit à mon oreille, tu auras pour linceul une toile d'araignée, ...
A. Bertrand, Gaspard de la nuit,1841, p. 118. 3. Il fut administré, purifié, absout [sic], au milieu de ses amis et de ses serviteurs agenouillés, sans qu'un seul mouvement de son visage révélât qu'il vivait encore.
G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, 1889, p. 262. 4. Ainsi donc, c'est fini, réglé? Pas plus difficile que ça? Si j'avais la foi, je serais, ce soir, absous, blanchi, purgé? Deux pater et deux ave. Eh bien! Non! Non! (...) ce vieil homme peut me pardonner si ça lui plaît; moi, je ne me pardonne pas. Deux pater et deux ave! C'est quand même trop commode.
G. Duhamel, Journal de Salavin,1927, p. 158. Rem. D'une façon gén., le prêtre remet au nom de Jésus-Christ les péchés du pénitent, qui doit avoir les dispositions requises pour être pardonné (ex. 4). L'absolution est publique aux premiers temps de l'Église (ex. 1). Actuell., elle s'applique aussi à un malade, à une pers. sur le point de mourir; dans ce cas, elle accompagne souvent l'extrême-onction (ex. 3, administré). II.− P. ext. et dans le lang. ordin. Pardonner, excuser, faire grâce, disculper : A.− Emploi abs. : 5. Il caresse, il menace, il punit, il absout.
J. Delille, L'Homme des champs,1800, p. 59. 6. J'ose le croire, je serais absous aux yeux des autres et, en tout cas, je serai irréprochable à mes propres yeux.
B. Constant, Journaux intimes,avr. 1804, p. 82. B.− [Le compl. désigne une pers.] :
7. Elle lui avoit pardonné, M. de Montivers l'avoit absous, elle ordonnoit, par ses regards, à tout homme, de les imiter ...
H. de Balzac, Annette et le criminel,t. 4, 1824, p. 169. 8. ... je m'accusais généreusement d'une faute, ce qui à mes yeux m'absolvait presque...
R. Toepffer, Nouvelles génevoises,1839, p. 79. − Emploi pronom. : 9. Si, dans l'intention de m'absoudre, j'excuse mes malheurs par la fatalité, je me soumets à la fatalité. Si je les excuse par la trahison, je me soumets à la trahison. Mais si je prends la faute en charge, je revendique mon pouvoir d'homme.
A. de Saint-Exupéry, Pilote de guerre,1942, p. 369. C.− [Le compl. désigne un inanimé] :
10. Jusque-là, les déchirements sont nécessaires, et, bien que condamnables dans l'appréciation analytique des faits, ils sont légitimes en somme. L'avenir les absoudra, en les blâmant, comme nous absolvons la grande révolution, tout en déplorant ses actes coupables et en stigmatisant ceux qui les ont provoqués.
E. Renan, L'Avenir de la science,1890, p. 327. Rem. Dans plusieurs ex. la connotation relig. reste sensible (ex. 7, 8, 10); dans d'autres ex. la connotation serait plutôt jur. (ex. 5). Mais on se souviendra que dans le lang. relig. on parle du tribunal de la pénitence, etc. III.− DR., empl. improprement mais très usité. Déclarer innocent, acquitter : 11. En effet, si Louis peut être encore l'objet d'un procès, Louis peut être absous; il peut être innocent.
M. de Robespierre, Discours,Sur le jugement de Louis XVI, 1792, p. 122. 12. Le jury, sorte de machine intermédiaire entre le juge et le coupable, et qu'il faut faire jouer, ne peut que condamner sur des faits consommés, ou absoudre sur des intentions présumées. Le juge, instrument de la loi et non pas son ministre, s'attache servilement à une lettre qui tue ou qui absout.
L.-G.-A. de Bonald, Législation,t. 2, 1802, p. 85. 13. Il est reconnu innocent, absous, et meurt à l'audience.
A. de Vigny, Le Journal d'un poète,1832, p. 970. 14. En 1899, toujours à propos de Dreyfus, qui venait d'être recondamné et qu'il s'agissait de faire absoudre à tout prix, la lutte s'engageait entre l'important service des renseignements, organe de la défense nationale, et la sûreté générale, qui ne défendait que la république.
Ch. Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 64. IV.− DR. CRIMINEL. Renvoyer de l'accusation une personne coupable, mais dont le crime ou le délit n'est pas qualifié punissable par la loi. (Ac. 1835). − Vieilli. Dégager, décharger une personne de ses responsabilités : 15. ... tous leurs gens, vassaux, sujets et serviteurs présens et à venir, étaient absous et quittes de tout serment de féauté, de toute promesse ou obligation de service envers eux et leurs successeurs.
P de Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 4, 1824, p. 328. Rem. Ce sens très partic. (cf. hist.), dont la docum. n'a fourni qu'un seul ex. pour le xixes., mais dans un cont. formulaire, a disparu au xxes. − Noter également 2 écarts légers par rapport à l'usage reçu, avec recours (dans le cont.) au vocab. relig. : 16. Chantez! Un chant de femme attendrit la souffrance;
Aimez! Plus que l'amour la haine fait souffrir.
Donnez! La charité relève l'espérance :
Tant que l'on peut donner on ne veut pas mourir!
Si vous n'avez le temps d'écrire aussi vos larmes,
Laissez-les de vos yeux descendre sur ces vers.
Absoudre, c'est prier. Prier, ce sont nos armes.
Absolvez de mon sort les feuillets entr'ouverts!
M. Desbordes-Valmore, Élégies,Élégies à celles qui pleurent, 1859, p. 65. 17. Les médecins sont les prêtres du démon. Ils confessent les malades, les consolent, et les absolvent à leur manière, leur donnent enfin la communion des ténèbres.
L. Bloy, Journal,1894, p. 128. Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [ab̭sudʀ
̥] Enq. : /apsu, apso2lv, apsud/. Conjug. paraître; inf. /apsudʀ/ part. /apsolvã; apsu, apsut/. 2. Dér. et composés : . absou- : absoute. . absolu- : absolu, adj., absoluité, absolument, absoluteur, absolutif, absolutiser, absolutisme, absolutiste, absolutoire, absolutum subst. masc. (empr.). . absolution, absolutionnel. 3. Conjug. − Absoudre se range dans le groupe des verbes en -soudre où le d du rad. disparaît devant les termin. -s, -s, -t du sing. au prés. de l'ind. (cf. Thim. 1967, p. 266). − Rem. Absoudre a un part. passé absous avec s, le fém. étant absoute. − Ce verbe irrég. présente 3 rad. répartis de la même façon dans le fr. écrit et parlé : [ab̭su] absou- pour les 3 pers. du sing. du prés. de l'ind. et le part. passé; [ab̭sud-] absoud- pour l'inf., le fut. et le cond.; [ab̭sɔlv-] absolv- pour le reste du paradigme. − Rem. Il faudrait considérer un 4erad. [ab̭sɔl-], absol-, si l'on admettait comme Warn. 1968 ,,j'absolus ap-sɔ-ly`` ou Grev. 1964, § 675 l'existence d'un passé simple; ,,j'absolus et que j'absolusse sont peu usités, mais, comme dit Littré, on ne doit pas les exclure de l'usage, puisqu'on dit je résolus et que je résolusse``. À signaler pourtant que la Gramm. Ac. 1932, p. 142 ne donne aucune forme pour le passé simple de ce verbe; cf. Wailly 1808, p. 87 : ,,point de passé défini, ni d'imparfait du subjonctif``; cf. aussi Besch. Conjug. 1961, p. 87, les gramm. scol. et les manuels d'orth. Dans la docum., les formes absolus, absolut apparaissent avec le caractère de résurgence de l'a. fr. : − soit comme passé simple : ... de la parole qui absolut minuit. (S. Mallarmé, Igitur, 1869, p. 436); − soit comme part. passé : Confessons, pour être absolus : Henri Quatre est mort, qu'on n'en parle plus. (P.-J. de Béranger, Chansons, t. 2, 1829, p. 176). Ce caractère est plus net encore dans l'expr. jeudi absolu reprise de l'a. fr. (cf. Gdf. s.v. assoudre) et équivalente de l'actuel jeudi saint : ... l'après-dîner du jeudi absolut, ... (V. Hugo, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 181). On trouve aussi avec la même valeur médiév. la forme absolvit : Devant son tribunal l'évêque la fit citer D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté. (G. Apollinaire, Alcools, La Loreley, 1913, p. 115). Grev., § 675, note 1 qui cite également cette forme d'Apollinaire, la croit ,,calquée sur le parfait latin``; elle est attestée au xvies. pour le passé simple (Hug.). 4. Hist. − D'apr. Dauzat et FEW, les formes actuelles en abs- ont été refaites tardivement sur le lat. absolvere (cf. aussi Bl.-W. 1964, de façon plus nuancée). En fait, ces formes sont les seules attestées aux xeet xies. (cf. étymol. 1). Malgré la forte concurrence des formes en as(s)-, elles sont constamment attestées jusqu'au xvies., où elles se sont définitivement imposées d'abord dans l'orth., puis dans la prononc. Les 3 rad. de la conjug. actuelle se dégagent progressivement : − absou- par évolution des formes en -ol + s ou t, ex. absolvis > absols, et, pour la 1repers. du sing. du prés. de l'ind., p. anal. avec la 2epers. (cf. Fouché Morphol. 1967, p. 84); − absoud- par évolution des formes en -l + -r, ex. absol(ve)re > absoldre (cf. Fouché Morphol, p. 97); − absolv- ne s'impose que beaucoup plus tardivement : ,,Chez les grammairiens du xvieet du xviiesiècle, on trouve d'ordinaire deux séries de formes pour le présent : nous absolvons, que j'absolve, absolvant; nous assoudons, que j'absoude, absoudant. Les premières sont dues à une réfection savante qui semble dater de la seconde moitié du xviesiècle (...). Les secondes sont analogiques de l'infinitif absoudre. Elles étaient encore très en usage dans le peuple pendant la seconde moitié du xviiesiècle`` (Fouché Morphol. p. 98); et l'on relève encore en 1835 dans Les Omnibus du langage (7eéd.) la rem. : ,,Dites : Nous absolvons les innocens avec plaisir, et non : Nous absoudons``. Ac. préconise la conjug. mod. à partir de 1740. − Rem. Cotgr. est le dernier à signaler en vedette les formes graph. absouldre et absolte en même temps que les formes actuelles absoudre et absoute. En 1768, Fér. note la 2esyllabe longue pour l'inf. et le subst.; Fér. Crit. 1787, conseille l'emploi de l'accent circonflexe pour noter cette durée longue. Il n'y a pas d'autre témoignage de cette prononc.; aucune durée n'est sentie de nos jours. Étymol. − Corresp. rom. : prov. asolver; ital. asciogliere; esp., port. absolver; cat. absoldre; sarde assolvere; roum. absolvi.
1. xes. terme relig. « remettre (les péchés) » (St Léger, 225 ds Gdf. Compl. : De lor pechietz que avrent feiz Il los absols et pardonet); emploi absolu : xies. (Vie de St Alexis, str. 82 e, ibid. : aneme absoluthe); 2. ca 1160 « délivrer, délier (qqn de qqc.) » (Wace, Rou, éd. Andresen, III, 5512 ds Keller, Vocab. Wace, 183 b : A l'apostoile enveieront, Del vo assoldre le feront); emploi très fréq. dans la lang. jur. en relation avec quitter, délivrer (d'une obligation) : 1338 « libérer (d'une fonction, d'une charge) » (Comptes de l'abb. Johanne de Guenz, Chartres ds Gdf. : Le vendredi S. Gervais et S. Prothais que elle fu absousse de l'office de abbesse); 3. xives. « permettre, autoriser (qqc.) » (Jean d'Outremeuse, VI, 557 ds Gdf. Compl. : Atant se partirent li chevaliers qui avoient le casteal, et alerent leur voiez; et li roials dissent al castelain de castel que ilh s'en alast car por sa bonne chevalerie et se proeche ilh le absoloient del aleir).
Du lat. absolvere « libérer (d'une obligation, d'une charge) » dep. Plaute (TLL s.v., 172, 77 sq.) d'où 2; spéc. « libérer d'une accusation » (fréq. chez Cicéron, TLL s.v., 173, 49 sq.); déjà chez Cassiodore (Var., 3, 4 ds TLL 173, 41) absoluti militia, cf. lat. médiév. absolvere ab omni functione (Dipl. Conradi, II, 235, 322, 9 ds Mittellat. W. s.v., 52, 13) spécialisé en lat. chrét. au sens de « remettre les péchés » d'où 1 (cf. Tertullien, De poenitentia, 16, Blaise 1954; lat. médiév. aegrotum absolvit, M. G. Merov. VI, 424, 18 ds Mittellat. W. s.v., 51, 52); 3 a seulement un corresp. en lat. médiév. 845 Codex diplomaticus cavens, I, p. 30 ds Nierm. t. 1 1954-58 : sicut lex me absolvit vindedi [1. vendendi].
HISTORIQUE
I.− Sens disparus av. 1789. − A.− « Délivrer, délier » (qqn de qqc.) (cf. étymol. 2 : attesté pour la 1refois en 1160). − Rem. Selon le cont., il peut s'agir : a) d'une fonction : Le vendredi S. Gervais et S. Prothais que elle fu absousse de l'office de abbesse (1338, cf. réf. de étymol.); b) d'une autorité : Entrans en cette dignité [de Patrice] par la teneur de leur privilege, ils estoient absous et affranchis de la puissance de leurs peres. E. Pasquier, Recherches, II, 9, [1565], (Hug.); c) d'un serment : Le Pape... acquitta et absolut les Arragonois du serment de fidelité. E. Pasquier, Recherches, III, 15, [1596], (Hug.); d) d'une dette : Et li fisent encores prendre title et nom de roy de France, et cils rois les avoit absols et quittés de une grande somme de florins dont obligiet il estoient de jadis ... au roy de France. [Dernier quart du xives.], Froissart, II, 2; e) d'une peine, d'une responsabilité, (cf. aussi inf. II C). − Ces différents emplois sont encore attestés au xviiies. : (Alexandre III) excommunie l'Empereur et absout ses sujets du serment de fidélité. Voltaire, Ann. de l'Emp. [1160], (DG). − Au début du xxes., ils apparaissent comme vieillis (DG). B.− « Permettre, autoriser » (cf. étymol. 3) attesté au xives., inus. par la suite.
II.− Hist. des sens attestés dep. 1789. − A.− Sém. sens I « remettre les péchés », terme relig. empr. au lat. chrét., attesté pour la 1refois au xes. : De lor pechietz que avrent feiz Il los absols et pardonet (cf. étymol.). Ce sens est resté vivant. Au xviies. il prend le sens plus partic. de « remettre les péchés dans le tribunal de la pénitence » (Ac. 1694), sens qu'il conserve (cf. sém.). − Rem. 1. Une expr. qui tend à se figer : (un tel) que Dieu absolve, appliquée à un mort (cf. fr. mod. [Que] Dieu ait son âme), apparaît à la fin du xiiies.; encore vivante au xviies. (Ac. 1694), elle est vieillie au xviiies. (Ac. 1718, 1740 et 1762) : Je et mi compaingnon mangeames à la Fonteine l'Arcevesque Dongieuz; et illecques l'abbés Adans de St Urbain (que Dieu absoille) donna grant foison de biaus joiaus à moy et à neuf chevaliers que j'avoie. Joinville, Histoire de St Louis, XXVII, p. 233, éd. la Pléiade, [1272-1309]. 2. L'expr. absoudre de peine et de coulpe (voir déf. ci-dessous, sous II C 2), attestée au xiiies., est mentionnée pour la dernière fois par Nicot 1606 : Il envoieroit ses bulles as arcevesques et evesques dou pais, lesquelles feroient mencion que ils asoloit et asolroit tous ceulx de painne et de coupe qui aideroient à destruire les Clementins. [Dernier quart du xives.], Froissart, XI, 86. B.− Sém. sens II, emploi fig. de absoudre « pardonner, excuser », attesté dès le xvies. : Mais beaucoup d'aultres Roys furent entre luy et Garinter, qui la [la loi] maintindrent, et pour ceste cause la dolente dame n'eust lors esté absoulte de son ignorance. Amadis, 16. Cet emploi, actuell. cour., a dû subir une éclipse puisqu'il n'est repris qu'à la fin du xviiies. : Je vous absous de votre négligence, en faveur de votre repentir. Ac. 1798. C.− Sém. sens III (terme de dr.). 1. Absoudre semble avoir servi, dans une lang. pseudo-jur. et au pénal, d'équivalent approximatif à 3 termes jur. très précis : acquitter, grâcier, amnistier. a) Emploi indifférencié (le sens précis est fourni par le cont.) cf. Fur. 1690 et 1701, Trév. 1704 et 1752 qui donnent pour sens global « décharger d'une accusation, de la peine d'un crime » : . décharger d'une accusation = acquitter; . décharger de la peine d'un crime = grâcier; . décharger d'une accusation et de la peine d'un crime = amnistier. b) Avec différenciation du sens : − absoudre « acquitter » c.-à-d. « reconnaître innocent » apparaît au xiies. : Dons lo porons nos tenir por manifest aversaire de la loy quant il celei assorrit qui solonc la loy doit estre damneie. Sermons de St Bernard, B. N. 24766, fo139 vo, (Gdf.). Ce sens, confirmé par Nicot 1606 et les différents dict. de l'Ac., subsiste, mais Ac. 1835 est le premier à mentionner qu'il est empl. improprement : Absoudre (...) Il signifie aussi, mais improprement, Déclarer un accusé innocent du crime ou du délit qui lui est imputé, l'acquitter. − Rem. 1. Au xxes., la synon. absoudre/acquitter est totale dans la lang. commune (cf. sém.), avec cependant, pour le premier, une certaine connotation relig. 2. Aux xviieet xviiies., le part. absous fut empl. au civil, dans le sens de « acquitté » : Absous, Se dit aussi en matière civile. Un deffendeur conclut toujours à être renvoyé quitte et absous de la demande qu'on luy a faite. Fur. 1690 et 1701, Trév. 1704 et 1752. − Absoudre « grâcier » c.-à-d. « dispenser un coupable d'une peine », apparaît à la fin du xiiies. : Condamner ou assore. Sept. 1298, Arch. mun. Dijon B 1 (Gdf.). − Absoudre « amnistier » c.-à-d. « oublier la faute de qqn préalablement reconnu coupable et le dispenser de l'exécution de la peine restant à courir » (cf. absoudre de peine et de coulpe), attesté pour la 1refois ds Nicot 1606 : Absoudre est aussi delivrer et aquiter du forfait commis et de la peine qui en dépend. − Rem. Ces 2 derniers sens sont restés vivants jusqu'au xviiies. (Trév. 1752), mais les éd. de l'Ac. ne les mentionnent pas. 2. Dans la lang. jur. stricte et au xixes. seulement, le mot reçoit enfin un sens non équivoque, toujours vivant : absoudre, renvoyer de l'accusation une personne reconnue coupable, mais dont le crime ou le délit n'est pas qualifié punissable par la loi. Ac. 1835, cf. sém. − Rem. Cf. Cap. 1936 s.v. absolution. STAT. − Fréq. abs. litt. : 480. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 1 000, b) 538; xxes. : a) 628, b) 522. BBG. − Dem. 1802. − Marcel 1938. |